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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 18:46

Houdini.jpg2

Petit groupe américain underground des années 80, Melvins voit un regain d’activité et de notoriété à sa carrière lorsque Kurt Cobain, le leader de Nirvana, lui fait une pub d’enfer au début des années 90, ce qui lui permet de décrocher un contrat chez Atlantic records.

Le chanteur-guitariste Buzz Osborne saisit alors l’occasion et sort un nouvel album  en 1993 « Houdini » avec la bassiste Lori Black et le batteur Dale Crover.

Avec sa pochette faussement naïve, « Houdini » débute avec « Hooch » qui donne tout de suite le ton : son de guitare lourd et épais, tempo statiques et voix métallique suintant la rage sourde.

Sombre, enfumé et torturé comme un film d’épouvante de série B, « Night goat » n’apporte rien d’autre qu’un climat malsain s’étalant en longueur.

Un peu moins linéaire, « Lizzy » alterne passages appuyés et plus calmes avant que le « Goin blind » de Kiss soit passé à la moulinette du sludge pour s’embourber en beauté.

Le ton se fait plus rapide et agressif sur « Honey bucket » avant de replonger allégrement dans une atmosphère de sombre menace sur le long et ténébreux « Hag me ».

Un léger effort de groove est fait sur le court et tonique « Set me straight » qui en viendrait presque à sonner comme du Nirvana.

Après le semi instrumental « Sky pup » décousu, les Melvins semblent se réveiller avec « Joan of Arc » très puissant avant de retomber dans leur léthargie sur « Teet ».

La jolie démonstration de guitare sur « Copache » est ensuite vite annulée par l’irritant tic tac de l’irritant semi instrumental « Pear bomb ».

« Spread eagle beagle » le dernier morceau de l’album est un atroce instrumental de 10 minutes rempli de vide.

En conclusion, « Houdini » permet bien de se faire une idée du style de musique des Melvins, ce rock lourd, gras, poisseux comme une journée de canicule dans le métro parisien, dont les rythmes lents et répétitifs sont brièvement émaillés de courts éclairs énergétiques.

La voix dure et métallique de Osborne colle il est vrai parfaitement bien à ce style mais le résultat se montre au final terriblement ennuyeux en raison de l’absence de variations.

Le manque de vivacité, de feeling ou de mélodie caractérisent le son des Melvins qui sur la fin du disque lorgnent vers le foutage de gueule avec des instrumentaux particulièrement vides.


Bizarre, anti accrocheur et commercial, « Houdini » se planta complètement et provoqua l’éviction des américains de leur maison de disque.

Pour moi donc, Melvins est et restera un groupe underground.

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 15:37

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Pour la personne un tantinet curieuse et motivée, la découverte de la musique rock se fait souvent par petites touches, en rebondissant par à coups par associations d’idées autour d’un groupe auprès duquel on se retrouve.

Il en va ainsi des Melvins, trio (Buzz Osborne guitare-chant, Trevor Dunn à la basse et Dale Crover à la batterie)  de l’état de Washington qui marqua si fortement Kurt Cobain dans les années 80 qu’il lui assura un regain inespéré d’intérêt dans les années 90 une fois que Nirvana explosa à la face du monde.

Produit par Atlantic, « Houdini » sortit donc en 1993 et prés de quatorze ans après un live nommé «  A live history of gluttony and lust » vit le jour.

Le concert commence avec vigueur avec « Pearl bomb » court titre agressif et rapide aux riffs métalliques.

Le trio prend ensuite le temps de poser sa musique sur « Hooch » et le long « Night goat » qui mettent en avant la marque de fabrique du groupe composée de la voix rauque et menaçante de Buzzo sur des tempo lents et lourds.

On pense très fortement à une version modernisée de Black sabbath sur « Lizzie » calme, lent et torturé puis sur « Going blind » la reprise  ralentie à l’extrême de Kiss.

Mais le court et nerveux « Cop-ache » et le puissant « Sky up »  montrent aussi que les Melvins savent déchainer la foudre quand il le faut.

Ambiance plus groovy et fun sur « Teet » avant un « Joan of Arc » sinueux et distordu.

Malgré son coté lent et bizarre, « Honey bucket » apparait aussi menaçant bombe à neutron au bord de l’explosion.

Les Melvins envoient une nouvelle rocket explosive avec « Hag me » avant de terminer sur le monstrueux « Spread eagle beagle »  étalant sur prêt de treize minutes un mal être suintant.

En conclusion, alors que je m’apprêtais à classer les Melvins dans la catégorie Grunge ou Stoner rock (ce qui ne serait pas totalement déplacé non plus) je m’aperçois que leur musique est encore trop lourde et méchante pour entrer dans ces cases aussi les placerais je comme groupe de Doom metal, avec une musique certes lente et tortueuse mais gardant un fort coté dur.

«  A live history of gluttony and lust » montre une formation qui ne rigole pas et pratique un style particulièrement sombre et menaçant en raison de l’incroyable lourdeur des riffs et de la voix grondante d’un chanteur particulièrement dominateur.

Descendant en ligne direct de Black sabbath sans en posséder la virtuosité mélodique, Melvins est néanmoins un poids lourd de l’underground qui mérite le respect et démontre les racines indéniablement métal de Kurt Cobain.

 

Une critique tout de même, aucune manifestation du public ou intervention orale des musiciens n’est audible, ce qui pour un live fait un peu tache.

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