Histoire du rock toujours avec « High voltage » premier album officiel d’Ac/Dc qui sort en 1975 tout d’abord sur le marché océanien avant de pénétrer (oh oui ?) avec bonheur
le marché mondial.
A l’époque le groupe se compose des frères Young (Angus et Malcom) aux guitares, de Phil Ruud à la batterie, de Dave Evans à la basse et d’un chanteur fraichement recruté le turbulent Bon
Scott.
La pochette bien que simple illustre parfaitement toute l’imagerie qui dirigera la groupe durant sa prolifique carrière, l’électricité du rock and roll et l’élection auto proclamée de son porte
drapeau : un micro guitariste affublé d’un costume d’écolier mu en vilain garnement.
Car l’imagerie compte au moins autant que la musique chez Ac/Dc et le recrutement de Bon Scott, à la personnalité de mauvais garçon, de branleur plein de charme, de buveur, bagarreur, dragueur
mais aussi de généreux, excentrique et truffé de talent s’avérera sans nul doute crucial dans le succès initial groupe.
Et la musique pardi ? Et bien en 1975 Ac/Dc est à des années lumières des tournées à guichets fermés dans les stades du monde entier et est plutôt un groupe de pubs sacrément prometteur.
La messe s’ouvre avec « It’s a long way to the top (If you wanna rock’ n’ roll) », divine ode dédiée au dieu du rock’ n’roll appuyée à grands coups de cornemuse.
Impossible de ne pas taper du pied, de ne pas bouger la tête sur ce tempo si accrocheur et de ne pas vibrer au son de la voix si attachante de Scott.
Le charme opère de manière analogue sur « Rock’n’roll singer » , tube prophétique complètement vampirisé par la présence magnétique du chanteur.
Après cette monumentale entrée en matière on reprend ses esprits sur le bluesy et répétitif « The jack » que j’ai toujours trouvé d’un ennui insupportable surtout en concert ou il faut
de surcroit endurer les plaisanteries grivoises des musiciens.
On revient à du rock plus percutant avec « Live wire » ou toute la quintessence du hard figure que ce soient les riffs accrocheurs, la rythmique jouissive ou le chant à
l’instinct.
L’intensité culmine avec sans nul doute le plus célèbre tube du disque, « T.N.T » ode surpuissante aux mauvais garçons taillée sur mesure pour Bon Scott aves ses riffs anthologiques et
ses refrains fédérateurs.
Si on devait définir l’un des meilleurs titres de hard rock de l’histoire, à mes yeux « T.N.T » décrocherait la palme d’or.
Mais même les mauvais garçons peuvent faire preuve de temps à autre de douceur, surtout quand il s’agit de séduire une jolie femme et c’Est-ce que montre « Can I sit next to you girl »
frais et naïf comme un flirt de collégiens lors d’un bal du samedi soir.
Le ton est toujours à l’amour avec « Little lover » jolie petite ballade dopée par le charme languissant de ce grand méchant loup de Scott.
De l’amour on passe au sexe avec le très cru « She’s got balls » aux refrains aussi lourdingues que son titre.
Le disque se termine en fanfare avec le fantastique « High voltage » hymne Ac/Dcien aux refrains formidablement entrainants.
En conclusion, « High voltage » est assurément l’un des meilleurs albums de hard rock de tous les temps car produisant une musique simple mais alimentée par d’excellentes qualités de
composition et d’interprétation.
Pour ma part, il serait parfait si ce n’était quelques fautes de gout tout à fait subjectives comme les poussifs « The Jack » ou « She’s got balls ».
N’étant pas encore devenu un monstre boursouflé, une increvable machine à garnir des stades, le Ac/Dc des débuts me touche par sa fraicheur, sa pureté et sa fragilité juvénile, sa dimension
humaine de groupe à pub ou la proximité avec le public est essentielle pour réussir.
« High voltage » est également l’un des albums les plus plaisants au monde pour faire des kilomètres en voiture en battant la mesure sur le volant ou le plancher avec entrain.
Assurément un must indémodable qui séduira encore de nombreuses générations de mélomanes.