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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 19:10

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  the_doors.jpg

 

Voici à présent un nouveau film du très controversé Oliver Stone, « The doors » paru en 1991, la même année que son non moins sulfureux « JFK ».

Les habitués de ce blog savent que The doors constitue l’un des mes groupes préférés aussi me devais-je chroniquer ici le film de Stone.

« The doors » raconte l’émergence du groupe californien, dans une période particulièrement créative et libérée socialement, la fin des années 60.

Jim Morrison (Val Kilmer)  apparait bien vite comme le leader du groupe mais pas seulement en raison de son physique d’ange, également par son tempérament profondément artistique s’exprimant par le biais du cinéma ou encore davantage de la poésie.

Leader, créateur, charismatique, Morrison prend vite l’ascendant sur les autres membres du groupe, le guitariste Robby Krieger (Franck Whaley), le batteur Jon Desmore (Kevin Dillon), seul le claviériste Ray Manzarek (Kyle Mac Lachlan) se permettant quelques contestations occasionnelles.

Le parcours du groupe est alors somme toute classique, première compositions écrites dans un sous sol, premiers concerts dans des salles toujours plus grandes, popularité croissante compte tenu de la qualité de sa musique mais également des prestations scéniques si intenses de Morrison, qui hurle, invective, se débat, charme et hypnotise l’auditoire.

Morrison rencontre Pamela Courson (Meg Ryan) une étudiante qui deviendra sa compagne attitrée même si ce terme n’a pas beaucoup de signification dans les mouvements rock des années 60.

Rapidement signé, The doors gravit de manière météorique tous les échelons de la notoriété même si le mode de vie excessif (certains diront rock ‘n’ roll) de Morrison composé de consommations de drogues, d’alcool et de sexe cause très vite des gros problèmes pour la stabilité du groupe.

Acoquiné avec Patricia Kennealy une sorte de sorcière new age (la sublime brune piquante Kathleen Quilan) , Morrison mène une double vie en l’épousant à l’issue d’une cérémonie néo paganiste celtique, ce qui occasionnera de violentes scènes de ménage.

The doors mène sa vie au rythme de son leader,  qui sera jugé pour avoir insulté la police ou s’être masturbé pendant un concert.

Dès lors, le fragile et instable Morrison consume sa vie et son talent, prenant vingt kilos, se laissant pousser la barbe, augmentant sa consommation d’alcool et devenant quasiment ingérable en studio, même si sa sensibilité et son talent surnagent toujours.

La fin, tout le monde la connait ou presque, se solde par la mort à Paris dans un appartement qu’il occupait avec Courson.

En conclusion, « The doors » est réellement un film rock ‘n’ roll avec tous les excès possibles entretenant la légende de l’archange déchu Morrison.

Il provoquera sans doute l’ahurissement des jeunes générations, incapables de croire à une vie aussi brutale, intense et destructrice, tel un dragster sans volant percutant tout sur son passage.

On pourra rétorquer que aujourd’hui certains rappeurs mènent également une vie marginale et excessive, mais aucun d’entre eux n’a pour moi atteint le niveau d’authenticité, de violence et surtout de pure poésie de Morrison.

Choquant et contestable, « The doors » l’est  dans la répétition des scènes de picole ou de sexe, ou dans les rapports à sens unique entre Morrison et ses proches, mais prend toute son ampleur dans les magnifiques scènes de concert, ou la musique fantastique du groupe interprétée par un Morrison plus gourou que jamais, fait entrer en transe le public, dansant nu en une réincarnation de cérémonie tribale.

On saluera la performance de Kilmer, ayant pris vingt kilos pour incarner le Morrison en pleine déchéance.

Un film donc a voir donc pour tous les amateurs de rock, tout en sachant qu’il est à mon avis en dessous de la réalité des excès de cette époque.

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 22:40

Morrison_hotel.jpg3

 

 

Il me fallait pour tout à fait exhaustif sur la carrière discographique studio de The doors terminer avec « Morrison hôtel » avant dernier album sorti en 1970.

Avec sa jolie pochette évoquant une agréable ambiance de bar/hotel roots, « Morrison hotel » débute par « Roadhouse blues » un blues-rock fiévreux franchement emballant propre à porter un auditoire à incandescence.

Plus discret et nuancé, « Waiting for the sun » fonctionne pourtant à merveille en raison de ses qualités mélodiques mettant formidablement en valeur la voix de Jim Morrison.

On accélère le tempo avec « You make me real » court, fun et enlevé puis « Peace frog » à la dynamique aussi plaisante que nerveuse.

Le groupe montre qu’il excelle également dans un registre plus lent et hypnotique sur « Blue sunday » .

Ensuite malgré le cachet de l’orgue de Ray Manzarek et l’inimitable qualité du timbre de Morrison,  « Ship of fools », « Land of ho » , « The spy » et « Queen of the highway » finissent par ronronner gentiment en introduisant une certaine lassitude.

Mais The doors  se ressaisie, côtoie à nouveau l’excellence sur le splendide « Indian summer » à l’atmosphère planante et clôt l’album en beauté en faisant à nouveau groover le blues avec « Maggie M’Gill ».

En conclusion, nettement plus réussi que « The soft parade » et moins flamboyant que « LA woman » , « Morrison hotel » recèle néanmoins quelques pépites dignes d’intérêt placées pour la plupart en son début.

The doors maitrise son art et délivre son habituelle recette de rock teintée de blues et de psychédélisme.

Bien entendu la voix de Morrison puissante, chaude et sensuelle reste pour beaucoup dans le pouvoir hypnotique de la musique mais la qualité des autres musiciens notamment le clavier de Manzarek ou la guitare de Robby Krieger joue également un rôle prépondérant dans la construction du son des américains.

Pour toutes ses nombreuses qualités « Morrison hotel » constitue donc une valeur sure pour l’amateur de rock classieux.

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 23:11

LA_woman.jpg4

 

 

La carrière météorique de The doors prend brutalement fin en 1971 à la mort de son chanteur sex symbol idole de toute une génération et à 27 ans à Paris d’une crise cardiaque soldant l’abus de diverses substances (alcools et drogues).

Mais outre ce drame qui endeuillera toute la famille du rock, 1971 reste l’année de sortie de « L.A woman » dernier album studio de la formation californienne.

Pour ce chant du cygne, les musiciens s’adjoignent en soutien les services de Jerry Scheff  à la basse et ceux de Marc Benno à la guitare rythmique.

« L.A woman » démarre de manière magistrale avec « The changeling » excellent tube mid tempo porté par un groove phénoménal le rendant digne des plus grands titres de la carrière des américains.

Comme d’habitude les claviers de Ray Manzarek concoctent une délicieuse mixture rétro tandis que la voix de Jim Morrison se fait plus impériale que jamais.

Sur sa lancée, le parfaitement équilibré « Love her madly » révèle un groupe maitrisant toujours aussi parfaitement son art.

The doors retournent ensuite vers ses premiers amours sur les très longs et blues « Been down so long » et « Cars hiss by my window ».

Inutile de dire que le temps me parait soudainement très long et que l’extraordinaire « L.A woman » et ses septs minutes quarante hautes en couleurs arrivent à point nommé pour m’extraire de ces sables mouvants.

Semblant revigoré, le groupe place ensuite le lent et hypnotique « L’America » et « Hyacinth house » ou le roi Lézard se fait ici pur charmeur de serpent.

Puis le blues revient comme un mal tenace attaquant au niveau  des racines et se manifeste par « Crawling king snake » qui manque pour moi grandement d’intensité.

L’album se termine avec « The Wasp (Texas radio and the big beat) » trop terne pour réellement exister face à « Riders of the storm » véritable monument de la musique et synonyme de classe pure.

En conclusion, « L.A woman »  n’est peut être pas le meilleur album de The doors mais constitue néanmoins une très belle conclusion à une carrière fantastique qui illumina de mille feux la scène mondiale de la musique et créera une des plus belles légendes qui soit avec le culte du chanteur fauché en pleine jeunesse …

On retrouve en effet dans « L.A woman » les principaux ingrédients de la musique de The doors avec des mid tempo rock mélodiques très accrocheurs, quelques passages plus sauvages néanmoins assez rares, de forts relents blues mais surtout de véritables moments d’anthologie gavés de feeling hypnotiques ou la voix de Jim Morrison confine aux incantations de gourou mystique.

On appréciera donc « L.A woman » à sa juste valeur, celle d’un disque de musiciens ayant porté la musique rock à des niveaux encore jamais atteint avant eux.

Respect et admiration donc de la part d’un fan …

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 11:09

soft_parade.jpg1

 

 

Etoile filante de la fin des années 60, The doors marqua cependant l’histoire du rock de manière indélébile en sortant un album par an jusqu’à la mort de leur chanteur.

Sorti en 1969 (année érotique ?), « The soft parade » prend donc la suite de l’excellent « Waiting for the sun » et débute par un déroutant « Tell all the people » dont les cuivres pesant altèrent pour moi la simplicité naturelle de la mélodie.

On retrouve la même impression sur « Touch me » dont les moments de bravoure typiquement dooriens sont atténués par des trompettes et des saxophones.

L’intensité baisse sensiblement sur « Shaman’s blues » attachant mais un peu figé dans ses lentes circonvolutions enfumées.

Il devient difficile d’être aussi conciliant avec « Do it » long, plat tout comme avec « Easy ride » qui groove gentiment sans parvenir à capturer l’auditeur.

Le constat est analogue avec « Wild child » blues enfumé avec un Jim Morrison plus anesthésié que réellement « wild ».

Malgré le talent du groupe, « Runnin blue » est difficilement supportable avec ses multiples apports de cuivres pompeux et de country music.

On se surprend alors à hâter le déroulement du disque, en passant rapidement sur un « Wishful sinful » transparent avant d’achever l’épreuve sur  « The soft parade » long titre à tiroirs aussi complexe que majestueux proposant un voyage à travers les dimensions de l’espace temps.

En conclusion, « The soft parade » porte bien son nom et se montre étrangement peu inspirée par rapport aux albums si riches et intenses auxquels nous avaient habitués The doors au début de leur carrière.

Le changement d’orientation est ici visible avec une musique moins directe, moins spontanée, une plus grande recherche de sophistication et de prise de distance.

Même si la voix de Morrison produit toujours son petit effet, il serait bien exagéré de dire que les compositions de « The soft parade » me séduisent.

Un album sans doute respectable dans son approche artistique mais qui demeure pour moi en deçà des possibilités d’un groupe par ailleurs aussi impressionnant.

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 10:26

waiting_sun.jpg5

 

 

Après les mauvais albums d’Indochine dans les années 90, passons à des choses plus enthousiasmantes avec « Waiting for the sun » le troisième album de The doors sorti l’année mythique de 1968.

On imagine d’ailleurs le formidable impact de The doors sur la France en ébullition de la fin des années 60 ou une révolte culturelle et sociale contre le pouvoir en place éclata.

Avec sa superbe pochette un brin champêtre et psychédélique, « Waiting for the sun » commence par deux tubes fantastiques enchainés coup sur coup, « Hello I love you » intense et brulant et « Love street » plus calme mais bercé par la formidable voix sensuelle de Jim Morrison.

Le mélodies de clavier de Ray Manzarek semblent toujours receler cette magie proprement envoutante animant la musique de The doors.

Le charme continue d’opérer sur « Not to touch the earth » étrange, violent, décalé et formidablement rock.

Après avoir rudoyé l’auditeur, The doors se font plus charmeurs et viennent caresser nos pavillons auditifs avec les ballades mélancoliques « Summer’s almost gone » /« Wintertime love » hantées d’un spleen élégant et racé.

On revient à plus de rébellion avec « The unkown soldier » au rythme plus haché et violent avant de subir toute la classe du guitariste Robbie Krieger sur l’excellent acoustique « Spanish caravan ».

Toujours inventifs, les musiciens surprennent sur « My wild love » chant plaintif et mystique avant d’aligner un nouveau tube, « We could be so good together » mid tempo fluide aux mélodies formidablement attachantes.

Impossible non plus de résister à la belle voix caverneuse de Morrison de « Yes, the river know » .

Il est ensuite temps de conclure sur un blues déchirant « Five to one », groove, baroque et intense.

En conclusion, privé de tubes spectaculaires de la trempe d‘un « Break on through the other side », « Waiting for the sun » n’en est pas moins un album fantastique recelant toute la magie de The doors, le genre d’album qui peut vous faire perdre la tête et vous rendre complètement accro.

Extrêmement varié, surprenant et inventif, « Waiting for the sun » se savoure dans la subtilité en goutant chaque titre comme une nouvelle découverte individuelle.

Tout y est en effet impeccable, que ce soit les claviers ensorcelant de Manzarek, le toucher et la puissance de Krieger mais surtout l’incomparable charme vocal de Morrison, sans nul le plus grand chanteur de rock qui ait jamais existé.

Confirmant son statut de groupe culte, de légende du rock, « Waiting for the sun » peut aussi être considéré comme un excellent album pour faire l’amour avec son mélange de sensualité brulante, de romantisme intense et de courtes embardées violentes.

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