Bauhaus toujours avec la compilation « Best of 1979-1983, volume one » sorti en 1985 soit peu de temps après la fin de carrière météorique du groupe britannique.
L’auditeur est immédiatement plongé dans l’ambiance ténébreuse et torturée des anglais avec « Double dare » lourd et fiévreux.
L’intensité grimpe d’un cran avec « In the flat field » en raison de parties de guitares beaucoup plus agressives de Daniel Ash surplombées par la voix rageuse de Peter Murphy.
L’influence punk se fait sentir sur « Dark entries » lui aussi particulièrement musclé et avec un titre pareil, « Stigmata martyr » s’avère être un titre particulièrement
déchiré et pénible à l’écoute.
Suit un morceau de choix, « Bela Lugosi’s dead » interprétée en version live de plus de neuf minutes ou le groupe se lâche sur des instrumentales de toute beauté.
Le soufflet retombe sur « God in an alcôve » chaotique et peu inspiré avant que Bauhaus ne revienne à du rock punk particulièrement convaincant sur « Telegram Sam ».
Après pareille gifle, on goute sans vergogne l’étrange mais nerveux « St Vitus dance », puis reprend sa respiration sur « A spy in the cab » tout aussi déjanté et
distordu mais plus calme.
Les anglais font preuve une fois n’est pas coutume de plus de musicalité sur « Terror couple kill colonel » particulièrement innovant dans son approche mélodique sophistiquée rappelant
les premiers album de The cure.
L’auditeur est toujours surpris par cette haute inventivité musicale, qui s’exprime également sur un titre plus court et rythmé comme « Dancing » qui éclipse le plus modeste et statique
« Hair of the dog ».
En guise de digestif, viennent deux titres, « The passion of lovers » particulièrement informe et « Mask » morceau expérimental, lent et sinueux.
En conclusion, « Best of 1979-1983, volume one » confirme tout l’interet de la musique de Bauhaus, sorte de synthèse entre The cure, The Sisters of Mercy avec une pincée de Joy Division.
Nous parlons évidemment de rock ici, mais plutôt aventureux dans sa recherche de bruitages originaux et dans son refus des structures mélodiques faciles d’accès à base de couplets/refrains.
Le résultat est donc la construction d’une foret obscure, glacée et profonde, mais dont le charme mystérieux et inquiétant peut arriver à attirer.
Bien entendu, je ne recommande pas l’écoute de Bauhaus tous les jours mais recommande ce groupe britanniques relativement underground à la musique particulièrement soignée.