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4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 20:44

Déjà remarqué par le très touchant et original « Anvil : the story of Anvil » en 2008, Sacha Gervasi refait parler de lui en 2012 avec « Hitchcock » consacré au (plus) grand réalisateur britannique.

L’histoire est simple : ayant obtenu un énorme succès commercial après « La mort aux trousses », Alfred Hitchcock (Anthony Hopkins alourdi et méconnaissable) souhaite en 1959 se remettre en question et explorer de nouvelles voies plus tortueuses.

Il a alors comme idée d’adapter un roman de Robert Block « Psycho » traitant d’un sujet particulièrement scabreux les meurtres de femmes perpétrés par un tueur en série schizophrène obsédé par la personnalité de sa mère décédée jusqu’au point de se travestir pour commettre ses crimes.

Compte tenu de l’horreur du sujet inspiré de surcroit de la vie d’Ed Gein (Michael Wincott), la Paramount représenté par Barney Balaban (Richard Portnow) se montre ultra frileuse et craignant la redoutable censure américaine refuse de financer le film.

Convaincu de tenir un sujet fascinant, Hitchcock s’obstine, mettant à contribution son agent Lew Wassermann (Michael Stuhlbarg), sa secrétaire Peggy Robertson (Toni Colllette) et sa femme Alma Reville (Helen Mirren) qui est également sa plus proche collaboratrice mais essuyant refus sur refus, doit se rendre à l’évidence : il va être obligé de financer le film lui-même.

Sa femme accepte le sacrifice d’une réduction de leur train de vie, il est vrai assez fastueux voir de la vente de leur splendide maison californienne mais entretient également une curieuse relation avec Whitfield Cook (Danny Huston), un scénariste de second plan qu’elle soutient et rencontre périodiquement.

Tout en travaillant sur le scénario de son film et en envisageant plusieurs actrices, Hitchcock développe une violente jalousie à l’égard de Cook.

Il est vrai qu’Alma s’absente plusieurs après midi pour déjeuner ou passer des après midi entière dans une villa au bord de la mer ou ils mettent au point ensemble le nouveau scénario de Cook.

Sous les conseils de sa femme, Hitchcock choisit héroïne, Janet Leigh (Scarlett Johansson) dans la lignée de ses femmes fatales blondes qui l’obsèdent et relègue la pourtant formidable mais trop modeste Vera Miles (Jessica Biel) en second plan.

L’acteur masculin sera Anthony Perkins (James d’Arcy) en raison de son physique torturé un tantinet efféminé.

Tenaillé par la peur de la faillite et animé par un farouche désir de revanche, Hitchcock donne tout de lui-même dans ce film, transposant sa colère vis-à-vis d’Alma dans les scènes les plus violentes du film.

Il a maille à partir avec la censure représentée par Geoffrey Shurlock (Kurtwood Smith), qui s’offusque des plans dénudés dans la fameuse scène de la douche.

Le résultat est détonnant, torturé et impressionnant.

Alma le remplace lorsque malade, il prend du retard sur le planning et finit par s’expliquer clairement sur sa relation avec Cook devant les remarques insistantes de son mari.

La mise au point est musclée et rassure Hitchcock sur la fidélité et l’implication de sa femme à ses cotés.

Bénéficiant d‘une propagande adroite, « Psychose » sort ensuite en 1959 et a un terrible impact sur le public, apportant un succès artistique et commercial sans précédent dans la carrière déjà fournie du réalisateur qui gagne son pari audacieux au nez et à la barbe de la censure et des studios trop conservateurs.

En conclusion, « Hitchcock » est film sympathique très bien interprété sur la genèse de la plus grande œuvre cinématographique qui ait pu voir le jour.

On y comprend les risques pris par le maitre du suspens, son refus du conformisme ou de la facilité comme retourner un ersatz de « La mort aux trousses » pour aller fouiller dans les cotés les plus dérangeants et troubles du psychisme humain.

« Hitchcock » prouve que l’audace paie et qu’on doit donc comme Alfred Hitchcock a su éviter la facilité pour suivre son instinct pour réaliser sa plus grande œuvre.

Un film donc solide et agréable pour les fans d’Hitchcock et de « Psychose » mais dont le classicisme ennuiera peut être les autres !

Hitchcock (Sacha Gervasi)
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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 14:15

Immense star du rap des années 2000, 50 cent popularisa le gangsta rap initié par Snoop dog, Tupac et autre Doctor dre et son histoire de gangster miraculeusement revenu d’entre les morts donna lieu en 2005 à un film à sa gloire « Réussir ou mourir ».

Réalisé par Jim Sheridan, « Réussir ou mourir » est un biopic complet retraçant l’histoire de Marcus (50 cent) enfant du Queens, quartier pauvre de New-York, ayant grandi entre un père absent et Katrina (Serena Reeder) une mère aussi belle qu’aimante mais dont la principale activité était de vendre de la drogue dans la rue.

Le meurtre de sa mère, tuée par un gangster rival, est un traumatisme pour Marcus qui échoue chez ses grands parents qui élèvent déjà huit enfants dans des conditions précaires.

Le jeune homme se réfugie un temps dans la musique, imitant les stars montantes du rap de l’époque (Public ennemy, NWA) pour sortir quelques démo notamment une étonnante déclaration d’amour pour sa voisine Charlène (Joy Bryant) dont les paroles osées ne plaisent pas au beau père qui expédie illico la belle loin de son vénéneux soupirant.

Fort logiquement comme beaucoup de Noirs pauvres et sans famille, Curtis fréquente la rue et commence à dealer, se faisant remarquer par Majestic (Adewale Akinnuoye-Agbaje) l’un des pontes du trafic de drogue qui l’embauche comme un de ses revendeurs.

Curtis s’entoure d’une petite bande, un gros type nommé Keryl (Omar Benson Miller), le fin et fidèle Justice (Tory Kittles) et Antwan (Ashley Waters).

Les quatre hommes luttent contre le gang rival des Colombiens et les deux factions n’hésitent pas à se tirer dessus pour régler leurs comptes.

Dans ce monde ou la violence et la traitrise règnent comme lois, Curtis fait ses preuves, s’enrichit et ne tarde pas à s’acheter une Mercedes rutilante qui fait grimper sa popularité dans le quartier.

Il retrouve par hasard Charlène qui a une influence apaisante sur lui mais la rue est la plus forte et lorsque Antwan est rendu paralytique après avoir reçu une balle, Curtis se venge aveuglément par un raid sur les Colombiens.

Ceci déplait à Levar (Bill Duke), le chef de Majestic et dirigeant du cartel black de New-York, qui prône un cessez le feu avec son homologue Delgado.

Avant de partir en prison, Levar confie les rênes du pouvoir à son second Odell (Russell Hornsby) qui ne tarde pas à se faire liquider par l’ambitieux Majestic, qui espère profiter de la situation pour prendre le contrôle du cartel entier.

Tandis que Curtis purge sa peine, il rencontre un autre noir Bama (Terrence Howard) qui le sauve d’une agression des Colombiens.

Les deux hommes deviennent amis et Bama décèle en Curtis un talent de musiciens en écoutant les raps qu’il écrit en prison.

A la sortie, il lui propose de tenter sa chance dans la musique en devenant son manager.

Curtis prend donc ses distances avec le nouvel homme fort, Majestic et son lieutenant hargneux Junebug (Mpho Koaho) ce qui crée un certain malaise.

Bama échappe lui-même de justesse à un assassinat et les deux hommes en manque d’argent se retrouvent embringués dans une sale histoire de braquage face aux Colombiens.

La vengeance de Levar finit tout de même par rattraper Curtis qui est abattu de neuf balles.

Par miracle, il survit et se remet, ce qui donnera lieu à la légende de 50 cent.

Aidé par Charlène, Bama et le noyau dur de sa bande, Curtis se remet lentement au bord de la mer et décide pour son fils, de se lancer vraiment à fond dans la musique.

Après cette expérience, son phrasé est encore plus prenant et ne tarde pas à le propulser au sommet des concerts de rap, au grand désespoir de Levar dont le rapper de seconde classe se trouve balayé.

L’ultime face à face a lieu dans un concert rap et se termine par un pugilat lorsque Levar révèle à Curtis qu’il a tué sa mère.

Epargné, le mafieux se relève une nouvelle fois pour poignarder son adversaire mais est finalement abattu par Bama.

Plus rien ne semble alors arrêter la carrière météorique de Curtis alias 50 cent, devenu une icône du gangsta rap.

En conclusion, « Réussir ou mourir » est un film plus que moyen sur un sujet mille fois vu et revu : la vie des gangs de blacks américains.

Sa principale originalité consiste dans le parcours de la star 50 cent, qui parvient on ne sait trop par quel miracle à s’extirper de ce enfer sans retour par la musique après avoir échappé à un assassinat.

Miraculé, 50 cent l’est certainement mais malgré de solides acteurs autour de lui, « Réussir ou mourir » ne parvient pas à émouvoir ou surprendre, glorifiant le parcours d’un homme trouvant peut être au fond de lui la petite étincelle lui permettant de ne pas gâcher sa vie, en faisant fructifier un don qui lui permettra en théorie d’échapper à un destin bref et à une mort expéditive.

A réserver donc aux fans du rapper dont je ne fais bien entendu pas parti.

Réussir ou mourir (Jim Sheridan)
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