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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 20:58

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« Fenêtre sur cour » est seulement le troisième film d’Alfred Hitchcock chroniqué en ces colonnes, aussi compte tenu de mes gouts personnels ai-je décidé d’étoffer quelque peu les articles sur la riche filmographie du maitre britannique.

Sorti en 1954 d‘après une nouvelle de William Irish, « Fenêtre sur cour » est dans le top 5 des plus grands succès d’Hitchcock.

L’histoire assez peu banale, met en scène Jeff Jeffries (James Stewart) un photographe qui handicapé par une jambe plâtrée passe toutes ses journées à la fenêtre de son appartement donnant sur une cour intérieur d’un immeuble populaire de New-York.

Les journées sont bien longues pour Jeffries dans la fournaise d’un été caniculaire, alors qu’il est plus habitué à un style de vie de baroudeur traqueur d’images chocs à vendre à son journal.

Parmi les « habitués » de ses visions, figurent une magnifique ballerine collectionneuse d’amants dans le dos de son militaire de mari, une célibataire dépressive rongée par sa solitude et deux couples de disputant fréquemment comme les Thorwald.

Jeffries reçoit les visites de son infirmière Stella (Thelma Ritter) femme d’âge mur pleine de bon sens et surtout la belle Lisa Carol Fremont (Grace Kelly) qui le poursuit de ses assiduités pour stabiliser leur relation.

Assez étrangement en effet, Jeffries est désagréable avec Lisa en prétextant une incompatibilité de leur mode de vie, entre celui mondain, citadin et aisé de la belle, et celui plus mobile et aventureux du photographe.

Mais cette attitude cynique et hostile ne suffit pas à décourager Lisa qui poursuit son entreprise de conquête.

Un soir d‘insomnies, Jeffries observe un étrange va et viens dans l’appartement de son voisin d’en face Lars Thorwald (Raymond Burr) qui semble avoir assassiné sa femme et fait disparaitre le corps en l’enterrant dans le jardin.

Très excité, Jeffries sollicite l’aide d’un ami détective privé le lieutenant Thomas Doyle (Wendell Corey) pour enquêter discrètement sur les agissement de Thorwald.

Malgré son professionnalisme, Doyle ne trouve rien de probant et suspecte simplement Mrs Thorwald d’être partie en voyage.

Mais la précieuse intuition féminine de Lisa et sa curiosité vont apporter une aide décisive à Jeffries qui va comprendre que les effets personnels (dont les bijoux) sont restés en possession de Thorwald ce qui met sérieusement à mal la thèse du départ en voyage.

Dés lors, le duo (puis trio avec la sympathique Stella) va s’employer à accumuler les preuves pour confondre le criminel, en allant jusqu’à décrocher des coups de fils anonyme pour l’amener à sortir de chez lui et permettre à l’audacieuse Lisa d’inspecter son appartement.

Au cours d’une manœuvre particulièrement osée, Thorwald surprend Lisa chez lui et s’en prend physiquement à elle, ce qui oblige Jeffries à appeler la police pour provoquer une confusion et faire embarquer Lisa en lieu sur.
Mais Thorwald en profite pour découvrir l’identité de son observateur et décide de le mettre hors d’état de nuire.

L’attaque du robuste et inquiétant Thorwald sur le frêle et vulnérable Jeffries est le point culminant du suspens avec une défense désespérée mais au final efficace de l’handicapé arrosant son ennemi de puissants flashs lumineux afin de le désorienter et d’alerter les autres voisins.

Jeffries est finalement sauvé in extremis et s’en tire par miracle avec une deuxième jambe cassée, tandis que Thorwald est appréhendé, avouant finalement son meurtre.

Lisa emménage finalement chez son ami, assez ironiquement doublement paralysé à présent et se résignant à accepter la jeune femme compte tenu de son courage et de ses qualités humaines exceptionnelles.

En conclusion, « Fenêtre sur cour » est sans doute le classiques d’Hitchcock qui me plait relativement le moins, même si ce film regorge dans l’absolu de qualités.

Parmi elle, l’originalité du scénario bien pervers car basé sur les instincts de voyeurs tapis au fond de nous, qui en effet n’a jamais même fugacement épié ses voisins pour percer leur intimité  ?

Cette perversité est augmentée par le handicap de l’acteur cloué sur une chaise roulante et contraint à un rôle de voyeur passif devant des évènements gravissimes sur lesquels il ne peut pas agir directement.

Autre qualité majeure, l’interprétation sans faille des acteurs en particulier Grace Kelly éblouissante de beauté et de sensualité alliées à un tempérament inattendu absolument attachant d’aventurière.

Bien entendu, la maestria de la réalisation d’Hitchcock est perceptible dans le développement d’une ambiance brulante à l’esthétique soignée, reposant sur des saynètes de la vie quotidienne des foyers américains traversées de bouffées d’humour d’érotisme ou de violence (disputes, tentative de suicide, meurtre).

Mais au rayon des critiques, le film se déroule sur un rythme très lent et recèle au final assez peu de surprises en comparaison des autres grands chef  d’œuvres du maitre.

Si le personnage de Kelly est incroyablement séduisant, celui de Stewart en vieux célibataire acariâtre boudant son bonheur est assez insupportable.

Pour toutes ces raisons, « Fenêtre sur cour » demeure un classique un tantinet surestimé à mes yeux.

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