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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 15:50

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Difficile pour moi de me lasser d’Alice in chains tant ce groupe emblématique de la scène Grunge des années 90 s’est avéré le compagnon de ma vie.

Aussi est-ce avec un grand plaisir que j’ai revisionné « Alice in chains : the videos » véritable best of des meilleurs videos clips de l’autre grand groupe de Seattle.

Sorti en 2001 alors que la carrière du groupe était au point mort en raison des problèmes de santé du chanteur Layne Staley, « Alice in chains : the videos » débute par un sympathique documentaire ou on voit dans une ambiance très années 90 de jeunes musiciens de rock complètement barrés faire à peu près n’importe quoi devant les caméra.

On rentre dans le vif du sujet avec les premiers jours du groupe, « We die Young » très heavy metal et enregistré avec peu de moyens dans une maison ou les musiciens faisaient mine de se noyer dans une piscine recouverte d’une bâche en plastique transparente.

Avec toujours aussi peu de moyens, « Man in the box » évolue dans une atmosphère plus champêtre avec vaches, chèvres et bottes de foin.

On est frappé par la jeunesse des musiciens, la beauté d’ange foudroyé de Layne Staley et celle quasi féminine de Jerry Cantrell.

On ne peut pas dire que la clip de « Sea of sorrow » brille par son inventivité, ce qui n’enlève rien à son exceptionnelle qualité musicale traduisant bien ce mélange de rage sourde, de classe et d’émotion pure composant le style unique des américains.

Les jeunes années sont ensuite oubliées et l’époque de l’explosion commerciale débute avec « Would ? » tube incroyable assez peu mis en valeur par une vidéo assez incompréhensible.

Rien à dire non plus sur « Them bones » sans doute le titre le plus métal d’Alice in Chains, avec une atmosphère de lutte animale pour la survie particulièrement violente.

Alice in chains révèle ensuite son autre facette, moins dure mais encore plus sombre et ténébreuse avec « Angry chair » , ode aux démons tapis en nous revêtant la forme de reptiles rampant ou d’animaux étranges évoluant dans la pénombre de nos âmes.

La scène ou Layne git allongé sur le dos tandis qu’un python rampe jusqu’à lui est particulièrement marquante.

Autre grand moment, « Rooster » dédié au père de Cantrell, vétéran du Viet Nam hanté par l’horreur de ses actes avec une alternance de scènes de guerre asiatiques et de ballades plutôt calme dans les forets américaines.

« What the hell have I » apparait en comparaison bien anodin,  surtout quand déboule « Down in a hole » superbe vidéo ou les musiciens évoluent dans un décor de bidonville de laissés pour compte américains dévoré par une chaleur anesthésiante.

Puis viennent les vidéos plus sophistiquées et artistiques comme « No excuses » et « I stay away » qui utilisent l’univers d’un cirque étrange aux décors baroques ou un superbe montage de figurines représentant les membres du groupe.

Les morceaux sont plus calmes mais toujours plus sombres, malsains comme le prouve la vidéos bizarre de « Grind » avec vieillards et chien handicapé.

« Heaven beside you » est certes plus normal mais tout aussi difficilement compréhensible.

Le Dvd se termine par « Again » montrant un Staley squelettique se débattant avec ses amis dans une cage vitrée autour d’étranges enfants encapuchonnés, la version unplugged de « Over now » chantée en grande partie par Cantrell en raison de l’état cadavérique du chanteur et enfin le fantastique « Get born again » sur fond d’effrayantes expériences de manipulations biologiques.

En conclusion, « Alice in chains : the videos » est un véritable bijou pour les fans qui regarderont avec un brin de nostalgie toute la carrière d’un groupe fantastique qui a su autant soigner son image par des video clips particulièrement élaborés que sa musique proprement phénoménale évoluant d’un heavy grunge musclé vers un rock atmosphérique plus dépouillé et intimiste gardant cet incroyable noirceur.

En créant cette musique de camés en détresse, d’ame perdues se débattant fiévreusement dans leurs existences douloureuses tout en conservant assez de lucidité pour entrevoir la fin forcément tragique, Alice in chains a su toucher le fin fond de cette humanité fragile qui m’émeut tant.

En guise de micro bonus, le Dvd montre par de courts passages intercalés entre les vidéos quelques extraits de la vie des musiciens avec de grands délires dans les loges en attendant de jouer devant des foules immenses conquises par avance.

Un mot enfin sur le destin de Staley, martyr comme Kurt Cobain du rock, dont les multiples transformations physiques sont ici bien visibles depuis une certaine jeunesse fougueuse avant la descente finale vers une dégradation physique sans retour …

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