Déjà emballé par le premier album des Lords of Altamont, c’est avec un vif plaisir que j’ai écouté leur troisième méfait « The Altamont sin » sorti en 2008.
Jouant encore une fois avec les codes du rock de voyous des années 50 avec grosses cylindrées et petites pépées en cuissardes sexy, « The Altamont sin » débute par une introduction instrumentale fantastique « No love lost » qui allie frappe sèche de Max Eidson et bourdonnement sourd des guitares de la paire Shawn Medina/Johnny Devilla.
Le premier véritable titre, « Faded black » envoie un rock garage vif, nerveux et diablement punchy qui ouvre réellement les hostilités.
C’est toujours avec énergie et fougue que la voix pleine de rage de Jack Cavaliere vient habiller les riffs acérés de Saletra sur « Gods ans monsters ».
Le moins que l’on puisse dire est que les Californiens ne se posent pas de questions, enquillant leur garage rock mâtiné de punk survitaminé sur l‘imprononçable « Ne’er do well » enchainé de l‘hymne « Going no where fast ».
On brise un peu la linéarité sur « Lithning strikes » un peu plus calme et posé bien qu’habité d’une ambiance lourde et prenante mais tout ceci n’est que pour remettre les gaz sur l’ultra pêchu « The Altamont sin » gratifié d’un joli solo d’harmonica entre deux bombardements de guitare.
Pas de réelle innovation mais du cœur à revendre sur « A gun called justice » et « Hold fast » avec un martèlement intense qui pleut sans discontinuité sur l’auditeur.
L’efficacité est au rendez vous sur « Driving too fast » qui fait figure d’hymne aussi bien que de mode de vie pour nos rebelles rockers et c’est avec le sourire aux lèvres qu’on savoure les durs à cuir « Make out doll », « Living hell » et leurs harmonicas de soutien avant d’encaisser un ultime coup de poing américain sur « Don’t slander me ».
En conclusion, The lords of Altamont n’est certainement pas un groupe révolutionnaire ou avant-gardiste mais se montre à la fin des années 2000 comme un véritable outsider du rock capable de bousculer avec une audace de bad boys l’establishment ronronnant des grosses cylindrées actuelles.
Puisant dans un style vintage garage/punk sans concession des Stooges, les Californiens signent avec « The Altamont sin » un album direct, puissant, maitrisé qui fait plaisir par son aspect sauvage, instinctif et au final si rock ‘n’ roll.
Je ne peux donc que conseiller à tous les fans de rock qui décoiffe, la découverte de ce groupe un peu trop underground à mon gout, qui mériterait d’acquérir ses lettres de noblesses par son gout pour le cuir, les chaines, les motos et les filles sexy.