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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 19:22

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Voici assez exceptionnellement un film de François Truffaut sur ce blog, cinéaste français dont la réputation d’élitisme me refroidit je l’avoue.

Les film en question est  « L’homme qui aimait les femmes » sorti en 1977.

« L’homme qui aimait les femmes » raconte l’histoire de Bertrand Morane (Charles Denner) un quadragénaire ténébreux, ingénieur d’essais en mécanique des fluides, qui raconte son obsession dévorante pour les jeunes femmes, et tout particulièrement leurs jambes qu’il compare assez poétiquement à des compas arpentant le monde et lui conférant son équilibre.

Résidant à Montpellier, Morane est un chasseur, arpentant les rues à la recherches d’inconnues qu’il peut suivre avec une détermination farouche comme la jeune Martine Desdoits (Nathalie Baye) qu’il poursuit jusqu’à Bézier en inventant une sombre histoire d’accident de voiture, pour s’apercevoir après coup qu’il l’a confondue avec sa cousine repartie vivre au Canada.

Solitaire, obsessionnel mais assumant presque sans honte son penchant, Morane entretient de multiples relations féminines, tout en refusant de s’attacher le moins du monde sentimentalement.

Sa seule confidente est Hélène (Geneviève Fontanel) patronne du boutique de lingerie féminine, qui l’alimente en nouveautés tout en partageant avec lui son gout pour les hommes jeunes (moins de 30 ans).

Bien entendu quelques fois, Morane rencontre des complications comme avec Delphine Grezel (Nelly Borgeaud) femme mariée au comportement étrange, qui déstabilisée par cette relation adultère puissante et charnelle, finit par tuer son mari.

Un jour, las de débiter ses réflexions pseudo philosophiques sur les relations hommes-femmes, Morane décide d’écrire un roman racontant ses aventures.

Excitant, troublant et assez lucide envers lui-même, son roman finit par attirer l’attention de l’éditrice Geneviève Bigey (Brigitte Fossey) qui lui propose une publication.

Touchée par le personnage, Geneviève va plus loin que l’autorise le simple professionnalisme et développe une relation de type amoureuse avec Morane.

Malheureusement ceci n’éteint en rien les penchants irrépressible de ce collectionneur qui finit par obtenir son châtiment, être tué par une voiture en poursuivant une proie potentielle.

En conclusion, « L’homme qui aimait les femmes » est un film atypique, décalé, sauvé de la vulgarité par la classe et le feeling de Charles Denner, acteur mince, élégant, à la voix grave et à la mine toujours triste.

Le ton de la narration est bien entendu très littéraire et un brin intello.


Truffaut dépeint assez bien une forme de déviance, de maladie, qui consiste à obéir à des pulsions insatiables ne menant pas à un acte de violence mais à des tentatives de voyeurisme compulsives accompagnées par instant d’autres tentatives de séduction.

L’ambiance du film très année 70 montre à l’instar de la splendide Brigitte Fossey éclatante de jeunesse des femmes belles, très libérées et prenant presque toutes favorablement les tentatives de cet homme fétichiste.

Il va sans dire qu’aujourd’hui avec la psychose sur le harcèlement sexuel, un tel homme serait assurément considéré comme un pervers voir un dangereux délinquant sexuel, meme si la morale est au final sauve puisque le collectionneur est puni par la ou il avait péché.

M’ayant fait penser au roman « Le voyeur » de Joël Houssin dans un registre plus intellectuel, « L’homme qui aimait les femmes » est un film élégant et plaisant, qui comblera d’aise les amateurs de l’immense acteur qu’était Charles Denner disparu trop tôt d’un cancer de la gorge.

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