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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 13:44

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Nous restons dans l’univers asiatique et martial avec « Les sept samouraïs » d’Akira Kurosawa.

Réalisé en noir et blanc en 1954, « Les sept samouraïs » est une longue fresque épique de plus de 3 heures qui inspira le célèbre western de John Sturges.

L’histoire se déroule dans le japon féodal du XVI ième siècle ou un village de paysans est régulièrement rançonné par une bande de quarante brigands doté d’armes et de chevaux rapides.

Acculés à la famine et désespérés, les paysans consultent Gisaku (Kokuten Kodo) l’ancien du village qui faisant appel à sa mémoire, leur conseille de faire appel à des mercenaires samouraï  pour défendre leurs biens.

Le plus énergique des villageois, Rikichi (Yoshio Tsuchiya), pousse son collègue Manzo (Kamatari Fujiwara) à écouter les conseils de l’ancien et se rendre en ville pour trouver des samouraï désargentés ou désintéressés acceptant de vendre leurs services pour quelques bols de riz offerts pas de pauvres paysans.

La quête est longue, pénible et frustrante, la plupart des samouraï refusant énergiquement de risquer leur vie pour trois fois rien.

Puis la chance tourne, et les paysans parviennent à convaincre Kanbei (Takashi Shimura), un vieux samouraï qui a impressionné la foule en tuant un voleur ayant pris en otage un enfant.

Kanbei utilise son expérience et son réseau de connaissances pour recruter d’autres samouraï et arrive ensuite au nombre de sept.

Le panel est assez large, le souriant Gorobei (Yoshio Inaba) et son compagnon Shichiroji (Daisuke Kato) acceptent par amitié pour Kanbei, Katsushiro (Isao Kimura), le plus jeune, réussit par sa motivation sans faille à convaincre Kanbei, l’excentrique Kikuchiyo (Toshiro Mifune) par son énergie et sa hargne sans limites, Heihachi pour son honnêteté et sa bonne humeur, ou encore Kyuzo (Seiji Miyaguchi), impressionnant de maitrise qui tue un homme en duel au sabre.

Les samouraï se rendent ensuite au village, dont les femmes ont été cachées par crainte de la mauvaise réputation de leur mauvaise réputation.

Cette méfiance n’empêche pas Katsushiro de nouer une relation secrète avec Shino (Keiko Tsushima) la fille de Manzo dont les cheveux ont pourtant été coupé pour lui faire ressembler à un garçon.

Sur place, Kanbei organise en stratège un plan de défense du village, construisant des palissades de rodins, inondant une partie des champs pour les rendre inaccessibles aux attaques de chevaux et surtout entrainant les paysans au maniement de bambous effilés.

Il apparait particulièrement difficile de gérer le caractère fantasque de Kikuchiyo qui explose de colère en trouvant  dans les maisons des armes de samouraï en déroute tués par les paysans ou bien éprouve les plus grandes peines à se plier à la discipline militaire.

Après avoir capturé puis tué trois éclaireurs, les villageois prennent confiance en leurs capacités de combattants.

Kanbei a alors l’idée de lancer une attaque surprise contre le camps des brigands, d’incendier leurs maisons et d’en tuer quelques uns pour réduire leur nombre et rééquilibrer ainsi le rapport des forces.

L’attaque aboutit à la mort de Heihachi, tué par un tir de fusil alors qu’il cherchait à secourir empêcher Rikichi de rejoindre sa femme prises au piège d’une maison en flammes.

Cette mort du bon Heihachi a pour effet de galvaniser la résistance et les vagues d’assauts de cavalerie des brigands se heurtent à la défense impitoyable de Kanbei, qui laisse quelques cavaliers pénétrer dans le camps pour se faire encercler et piquer par les paysans, et repousse ensuite vaillamment avec ses hommes les autres assauts.

A ce jeu, les pertes des assaillants sont lourdes et le commandant de la bande doit punir les déserteurs de mort pour conserver la cohésion de son groupe.

Bien sur, des morts surviennent aussi dans le camps des paysans, ainsi la maison de l’ancien est brulée, provoquant ainsi sa mort.

Les deux plus brillantes individualités restent Kyuzo et Kikuchiyo qui avec des méthodes différentes parviennent à s’infiltrer en solitaire dans les rangs ennemis, à leur infliger de cruelles pertes et à leur dérober quelques fusils.

Avec la fatigue et l’affamement, les paysans se préparent pour le dernier assaut.

Shino est surprise par son père offensé après s’être donnée à Katsushiro et il faut toute l’aura de Kanbei pour l’empêcher de la battre à mort.

La dernière attaque de la bande est la plus violente car la plus désespérée.

Usant de leurs arcs, les brigands parviennent à forcer le passage et à faire beaucoup de victimes chez les défenseurs.

La lutte se poursuit donc dans l’enceinte même du village dans un close combat à mort.

Le samouraïs meurent les uns après les autres, la mort de Kikuchiyo qui parvient à tuer le chef de la bande ennemi après avoir été touché à l’abdomen par une balle, étant la plus héroïque.

Seuls survivent Kanbei, Shichiroji et Katsushiro, qui ne peut que constater l’impossibilité de sa relation avec Shino.

Philosophe, Kanbei constate que de ce combat, seuls les paysans sont vainqueurs.

Le film se termine sur un plan fixe des quatre tombes de samouraï morts au combat.

En conclusion, malgré son âge vénérable, l’aspect hermétique des dialogues en japonais et sa durée excessive, « Les sept samouraïs » vaut tout de même largement le coup d’œil.

On ne retrouve certes pas la flamboyance des stars hollywoodiennes des années 60, mais plutôt une film d’une grande intelligence, d’une grande intensité et d’une puissance narrative hors normes.

Impossible en effet de ne pas s’attacher aux personnages proposés, notamment Shimura au visage d’une bonté rayonnante ou Mifune, génial dans son rôle de fou au cœur plus vaste que la mer du Japon.

Avec sa morale simple mais forte (le désintéressement, le sens du sacrifice, l’intérêt collectif plus fort que l’égoïsme et la cupidité ) et son brillant jeu d‘acteurs, « Les sept samouraïs » tient en haleine sur la durée et réserve d’âpres scènes de batailles médiévales au sabre.

A considérer donc au même niveau (voir plus ?) que le superbe western de Sturges.

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