Poursuivant sa production musicale à un rythme digne d’une fabrik germanique, Primal fear sort en 2002 « Black sun » son déjà quatrième album en seulement cinq ans d’existence.
Comble de l’audace, cette fois les aigles partent en voyage dans l’espace.
La science fiction est donc ici tout particulièrement mise à l’honneur.
D’ailleurs si j’avais associé quelques anecdotes personnelles aux premiers disques du groupe je dois avouer que « Black sun » que j’écoutais très fort au cours de vacances dans le sud
de la France évoque aussi pour moi des souvenirs de jeunesse, d’insouciance et osons le dire presque de bonheur.
Mais laissons de coté cette nostalgie de bas étage pour nous focaliser sur ce soleil noir.
Après une petite introduction faussement anodine pour une fois assez originale, déboule « Black sun » dans la plus parfaite lignée des titres rapides aux refrains irrésistibles dont
Primal fear a volé le secret de fabrication à Judas priest.
Plus nuancé, « Armageddon » propose un mid tempo sombre rehaussé de refrains hauts en couleurs évoquant en toile de fond le 11 septembre et le terrorisme islamique.
Rapide et enlevé, « Lightyears frome home » bien que très linéaire l’effet d’une tornade d’énergie pure en raison d’un Ralf Scheepers écœurant d’abattage.
On apprécie plus « Revolution » moins frontal, aux effets vocaux plus variés mettant en avant des refrains hauts en couleurs.
Le titre supersonique thrash arrive avec « Fear » véritable machine de guerre, qui écrase tout sur son passage à coups de rythmiques assassines.
Bien que plus calme, « Mind control » se montre plus touchant par l’émotion que parvient à faire passer Scheepers dans son chant.
La perle mélodique se trouve dans « Magic eye » digne des plus beaux classiques du groupes comme « Under your spell ».
Primal fear laisse à nouveau s’exprimer la vélocité de son batteur avec la deuxième machine à gifler thrash metal de l’album « Mind machine » monstrueux de punch et de charisme.
Comme en apesanteur dans l’espace, le groupe joue avec l’auditeur avec les mélodiques « Silence » et « Cold day in hell » magnifiés par un chant parfait de Scheepers entre
lesquels s’intercale le plus sombre « We go down » manquant légèrement de rythme.
On termine sur en force sur la terrible salve « Controlled » lui aussi aux forts relents de thrash.
En conclusion, « Black sun » ressemble à ces prototypes de coupé sportifs, véritables petites bombes de puissance pure carénées pour dévorer l’asphalte en un déluge de sons et de
fureur.
Comme issu de l’imagination débridée d’un designer à qui on aurait donné carte blanche, le prédateur de la route roule pour tuer et réduire à néant ses rivaux trop présomptueux.
En état de grâce quasiment de bout en bout, Primal fear réussit tout ce qu’il entreprend, excellent dans les rares titres calmes et mélodiques, impressionnant dans les plus pures déflagrations de
heavy gonflé au influences thrash.
« Black sun » fait donc très mal et rehausse encore le niveau de qualité d’un groupe déjà proche d’un sans faute dans un style certes balisé mais porté à un très haut degré de maitrise par
les dignes enfants de Judas priest mâtinés d’Accept.
A l'écoute de ce disque magique, on a alors qu'une seule envie, celle de suivre le groupe dans son odyssée (sans retour) dans l'espace guidé vers soleil lointain et prometteur.