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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 17:42

Après le modernisme aseptisé d’un Garbage, la richesse lumineuse d’un Robert Plant et l’animale excentricité d’un Screamin Jay Hawkins, voici une autre forme de folie avec « Space ritual » le premier album solo des britanniques de Hawkwind.

Enregistré à Liverpool en 1972 « Space ritual » et sa superbe pochette psychédélique débutent par une courte introduction venue d’un autre monde « Earth calling » et ses bruitages futuristes étranges.

Immédiatement dans l’ambiance, l’auditeur encaisse dans la foulée un « Born to go » long voyage spatial de près de dix minutes ou se côtoient pilonnage puissant, instrumentaux à rallonge avec synthétiseurs et flutes dans un tourbillon de haute intensité.

Aucun répit n’est laissé après l’édification d’un tel monument et « Down through the night » à la mélodie relativement plus accessible vient terminer de propulser l'auditeur définitivement dans une autre galaxie.

A la déclamation dingue de « The awakening » suit « Lord of light » hymne superbe à la mélodie grandiose s’étalant sur plus de sept minutes de délire avec saxophone en prime.

On souffle un peu sur « Black corridor » aussi taré que « The awakening » et réenclenche les moteurs de la navette spatiale sur « Space is deep » à mon sens un peu moins tubesque que les morceaux précédents.

Un bidouillage électronique plus loin « Electronic no 1 » surgit un nouveau monument sonore, « Orgone accumulator » long et large de dix minutes majoritairement instrumentales.

A ce stade, on se demande ou est le public de Liverpool car l’auditeur complètement lessivé par le choc de toutess ces décibels n’a plus beaucoup de ressources mentales pour suivre les musiciens partis dans leurs expérimentations live.

Les courts « Upside down » et le déclamatif « Seconds of forever » passent comme dans un reve et on file sans s’arrêter sur l’ultime coup de grâce « Brainstorm » et ses neufs minutes de pure puissance cosmique.

C’est donc passablement éprouvé que l’on se traine vers le second disque composé de cinq titres qu’on devine aisément du même acabit.

Malgré sa longueur, le premier d’entre eux, « 7 by 7 » passe au final plutôt bien en raison d’un ton relativement apaisé.

Les musiciens délirent copieusement sur « Sonic attack » déclamation verbale assez pénible de près de trois minutes puis repartent dans leur trip intergalactique sur « Time we left this world today » particulièrement bien cadré et maitrisé.

Hawkwind déploie donne une nouvelle fois toute sa puissance sur « Master of the universe » invraisemblable bombardement musical de plus de sept minutes avant de quitter son public sur un ultime discours « Welcome to the future » qui aurait pu tout aussi bien se montrer introductif.

En conclusion , « Space ritual » porte bien son nom et est à l’image d’un groupe de fêlés hors normes construisant une musique ultra puissante faite de démesure permanente et de fascination pour les voyages spatiaux soigneusement alimentée par une consommation massive de psychotropes.

Soyons honnête, je mets au défi quiconque parfaitement clean d’esprit de s’envoyer les dix sept titres de ce live cosmique sans défaillir tant la musique proposée ici se montre puissante, massive et débridée.

Alors certes, Hawkwind impressionne par l’intensité et la qualité de ses titres souvent excellents mais finit également par mettre l’auditeur à l’épreuve et lui promettant une copieuse indigestion de décibels.

Quasiment réduit à zéro sur le plan de l’interactivité avec le public, « Space ritual » apparait également comme un délire personnel de musiciens brillants habités par leur art et leur concept.

Une œuvre brillante donc mais qui pourra lasser par sa froideur, son coté monolithique et replié sur lui-même.

Space ritual (Hawkwind)
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