1 juin 2011
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En 1976 alors que « High voltage » la première pierre fondatrice de sa musique est distribuée dans le monde entier, Ac/Dc sort dans foulée « Dirty deeds done dirt
cheep » .
On appréciera la pochette originale et intrigante avec cette foule d’inconnus aux visages barrés de noir devant un lotissement américain ou australien.
Le livret montre un Bon Scott torse nu mettant en avant son bronzage et ses tatouages de sexy rock star en devenir.
Pour ouvrir un album, il faut souvent un titre fort, ce qu’est assurément « Dirty deeds done dirt cheap » car solidement campé sur ses riffs et refrains accrocheurs dans la plus pure
lignée d’un « T.N.T ».
Tout aussi sympathique est « Love first feel » avec ce bon vieux feeling rock’ n’roll qui fait immédiatement tranquillement taper du pied.
Fausse note de gout avec « Big balls » farce ridicule et vulgaire de potache sur fond de chœurs enfantins que vient brutalement balayer le très énergique et rapide« Rocker »
inspiré de l’amour d’Angus Young pour la musique de Chuck Berry.
Le Ac/Dc méchant revient sur « Problem child » excellente ode hard rock à ce qu’on appelle aujourd’hui les cas sociaux.
On notera la qualité des riffs des frères Young et la rythmique toujours soutenue de la paire Evans-Ruud.
Les australiens la jouent plus facile avec le blues « There’s gonna be some rockin » , ou le carrément poussif « Ain’t no fun (waiting around to be a millionaire) » qui se
trainent sans grand intérêt.
Arrive ensuite « Ride on » un morceau considéré comme culte, car la seule authentique ballade jamais réalisé par le groupe.
Inspiré par le blues, cette douce ballade passe bien en raison de la qualité d’interprétation à fleur de peau de Bon Scott.
Mais les voyous australiens ne sauraient terminer sur une note aussi fleur bleue.
C’est alors qu’arrive « Squealer » sans nul doute le meilleur morceau du disque avec une brulante tension quasi sexuelle sous jacente aboutissant à de belles envolées guitaristiques de
frères Young.
En conclusion, bien que n’étant pas le disque le meilleur et le plus renommé des disques des brutes australiennes, « Dirty deeds done dirt cheep » est dans l’absolu tout à fait
remarquable et digne d’intérêt.
Tout n’y est certes de premier choix, mais l’amateur éclairé de rock hard au charme vintage saura y dénicher de superbes perles.
Les frères Young y font leur travail sans esbroufe, assurant leur quota de riffs et de tempo entrainants, tandis que Bon Scott déroule sans faille son numéro de rocker-charmeur.
Homogène et parfois brillant, « Dirty deeds done dirt cheep » met de bonne humeur, se déguste à l’ombre, en esthète pour un petit plaisir discret et solitaire loin des best sellers qui
viendront ensuite conférer l’aura de légende vivante au groupe.
29 mai 2011
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Histoire du rock toujours avec « High voltage » premier album officiel d’Ac/Dc qui sort en 1975 tout d’abord sur le marché océanien avant de pénétrer (oh oui ?) avec bonheur
le marché mondial.
A l’époque le groupe se compose des frères Young (Angus et Malcom) aux guitares, de Phil Ruud à la batterie, de Dave Evans à la basse et d’un chanteur fraichement recruté le turbulent Bon
Scott.
La pochette bien que simple illustre parfaitement toute l’imagerie qui dirigera la groupe durant sa prolifique carrière, l’électricité du rock and roll et l’élection auto proclamée de son porte
drapeau : un micro guitariste affublé d’un costume d’écolier mu en vilain garnement.
Car l’imagerie compte au moins autant que la musique chez Ac/Dc et le recrutement de Bon Scott, à la personnalité de mauvais garçon, de branleur plein de charme, de buveur, bagarreur, dragueur
mais aussi de généreux, excentrique et truffé de talent s’avérera sans nul doute crucial dans le succès initial groupe.
Et la musique pardi ? Et bien en 1975 Ac/Dc est à des années lumières des tournées à guichets fermés dans les stades du monde entier et est plutôt un groupe de pubs sacrément prometteur.
La messe s’ouvre avec « It’s a long way to the top (If you wanna rock’ n’ roll) », divine ode dédiée au dieu du rock’ n’roll appuyée à grands coups de cornemuse.
Impossible de ne pas taper du pied, de ne pas bouger la tête sur ce tempo si accrocheur et de ne pas vibrer au son de la voix si attachante de Scott.
Le charme opère de manière analogue sur « Rock’n’roll singer » , tube prophétique complètement vampirisé par la présence magnétique du chanteur.
Après cette monumentale entrée en matière on reprend ses esprits sur le bluesy et répétitif « The jack » que j’ai toujours trouvé d’un ennui insupportable surtout en concert ou il faut
de surcroit endurer les plaisanteries grivoises des musiciens.
On revient à du rock plus percutant avec « Live wire » ou toute la quintessence du hard figure que ce soient les riffs accrocheurs, la rythmique jouissive ou le chant à
l’instinct.
L’intensité culmine avec sans nul doute le plus célèbre tube du disque, « T.N.T » ode surpuissante aux mauvais garçons taillée sur mesure pour Bon Scott aves ses riffs anthologiques et
ses refrains fédérateurs.
Si on devait définir l’un des meilleurs titres de hard rock de l’histoire, à mes yeux « T.N.T » décrocherait la palme d’or.
Mais même les mauvais garçons peuvent faire preuve de temps à autre de douceur, surtout quand il s’agit de séduire une jolie femme et c’Est-ce que montre « Can I sit next to you girl »
frais et naïf comme un flirt de collégiens lors d’un bal du samedi soir.
Le ton est toujours à l’amour avec « Little lover » jolie petite ballade dopée par le charme languissant de ce grand méchant loup de Scott.
De l’amour on passe au sexe avec le très cru « She’s got balls » aux refrains aussi lourdingues que son titre.
Le disque se termine en fanfare avec le fantastique « High voltage » hymne Ac/Dcien aux refrains formidablement entrainants.
En conclusion, « High voltage » est assurément l’un des meilleurs albums de hard rock de tous les temps car produisant une musique simple mais alimentée par d’excellentes qualités de
composition et d’interprétation.
Pour ma part, il serait parfait si ce n’était quelques fautes de gout tout à fait subjectives comme les poussifs « The Jack » ou « She’s got balls ».
N’étant pas encore devenu un monstre boursouflé, une increvable machine à garnir des stades, le Ac/Dc des débuts me touche par sa fraicheur, sa pureté et sa fragilité juvénile, sa dimension
humaine de groupe à pub ou la proximité avec le public est essentielle pour réussir.
« High voltage » est également l’un des albums les plus plaisants au monde pour faire des kilomètres en voiture en battant la mesure sur le volant ou le plancher avec entrain.
Assurément un must indémodable qui séduira encore de nombreuses générations de mélomanes.
Published by Seth
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Hard Rock
ACDC
Highvoltage
29 mai 2011
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Retournons un instant à la préhistoire du rock avec le « ‘74 Jailbreak » d’Ac/Dc.
A cette époque, le chanteur Bon Scott vient de rejoindre le groupe et la popularité des cinqs kangourous les plus célèbres de la musique n’a pas dépassé le stade de l’Australie, aussi est-ce avec
le délicieux sentiment d’ouvrir le sarcophage d’un pharaon égyptien que débute l’écoute de ce mini album composé de cinqs titres.
Le groupe débute avec « Jailbreak », déjà stupéfiant par la remarquable assise rythmique assurée par la paire Phil Ruud-Dave Evans, par les refrains hyper accrocheurs et par la présence
vocale si charismatique de Scott.
Le clip de l‘époque, tourné vraisemblablement dans un terrain vague vaut également le coup d’œil avec un Angus Young délaissant son habituel costume d’écolier pour un accoutrement de policier
afin de coller avec l’univers carcéral du morceau.
On enchaine avec « You ain’t go a hold on me » qui bien que moins puissant, recèle un feeling rock truffé d’un charme absolument irrésistible.
Le trop classique « Show business » avec son rythme plan-plan cède la place au plus inspiré et intense « Soul stripper » dont la longue structure biscornue révèle de belles
rencontres au gout d’inattendu.
L’album se termine avec « Baby, please don’t go » vrai morceau de hard rock avec un rythme rapide, de superbes parties de guitares d’Angus Young et le chant survolté de Scott pour
emballer le tout.
En conclusion, contre toute attente « ‘74 Jailbreak » est une très belle surprise, montrant que Ac/Dc en 1974 était déjà un groupe pétri d’un talent insolent et avait fait le bon
choix en recrutant Bon Scott chanteur au charisme magnétique parfait pour incarner ce style de musique.
Bien entendu la production sonne datée, mais ceci n’enlève rien à la faramineuse qualité des morceaux composés d’un rock trapu, chaud et entrainant sentant les pubs anglo-saxons d’après travail
avec une atmosphère bruyante de corps transpirants, de fumée épaisse et de bières mousseuses glissant sur des comptoirs graisseux pour arriver à des mains calleuses.
Somptueux bien que trop court, « ‘74 Jailbreak » peut être considéré comme un savoureux amuse gueule avant d’aborder la discographie d’un groupe à la longévité vertigineuse.
Published by Seth
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Hard Rock
AcDc
74jailbreak
17 mai 2011
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Les Guns n’ roses ont assurément marqué une époque, le début des années 90 ou plus flamboyants que Metallica et Nirvana, ils faisaient briller leur hard rock généraliste au firmament des
charts.
Mais étouffé par son succès démesuré, le groupe finit par imploser et se dissoudre en 1994, le seul rescapé Axl Rose travaillant comme un psychopathe à l’élaboration d’un album fantôme qu’on
pouvait considérer sans le guitariste Slash responsable du son rock des Guns comme solo.
Incapable de mettre son égo de coté, le chanteur ne partageait pas la même vision de l’orientation musicale à donner aux Guns ce qui s’avéra complètement incompatible avec toute velléité de
collaboration avec les autres musiciens comme Slash, Duff Mc Kagan et Izzy Stradlin partis fonder ou rejoindre d’autres projets parallèles.
Pourtant après un nombre incalculable de rumeurs, ledit album finit par sortir un jour en 2008 sous le titre assez inspiré de « Chinese democracy ».
Embarqués dans cette folle aventure de prêt de quatorze ans avec le chanteur mégalomane, on retrouve le fidèle pianiste Dizzy Reed, plusieurs guitaristes dont Robin Finck, Buckethead, Ron Thal et
Richard Fortus, le bassiste Tommy Stinson et deux batteurs Franck Ferrer et Brian Mantia.
Attendu comme le messie, l’album débute par « Chinese democracy » , hard rock copieux qui porté par un riff surpuissant et un groove très fluide produit un impact conséquent sur
l’auditeur.
Le chant d’Axl si familier est quand à lui immédiatement identifiable.
La suite surprend abruptement, tant le musclé « Shackler’s revenge » déroute par ses sonorités métal industriel très marquées.
Axl réussit pourtant par la qualité inouïe de son chant à sublimer ce rock indus sur « Better » à mi chemin entre mélodies accrocheuses et passages d’une lourdeur impressionnante.
Secoué et paumé, on encaisse ensuite la ballade avec piano et cordes de circonstance « Street of dreams » qui renoue avec les ambiances épiques si prenantes des titres fleuves
composé par le groupe dans les années 90.
La voix d’Axl, presque cristalline fait assez incroyablement penser par instant au Michael Jackson des Jackson’s five lorsqu’il avait douze ans !
Cette impression est démultipliée avec « If the world » somptueuse ballade imprégnée de soul music.
Le rock mélodique est toujours à l’honneur sur « There was a time » et « Catcher in the rye » certes beaucoup plus longs et moins réussis.
Puis c'est le retour à l'énergie et à l'instinct avec le chant de chat sauvage, le rythme saccadé et les chœurs omniprésents de « Scraped » .
L’influence d’un Led Zeppelin énervé se fait sentir sur « Riad N’ the bedouins » qui développe un hard rock survitaminé aux riffs élaborés.
Plus calme, « Sorry » fait vibrer la fibre émotionelle atteignant directement l’ame et élève le rock à des niveaux stratosphériques.
Alternant rock trapu et mélodie à fleurs de peau « I.R.S » passe plutôt bien tandis que la voix éraillée du chanteur colle bien à l’ambiance de prêche enflammé de
« Madagascar » .
On est forcémment ébranlé par la beauté déchirante de la ballade « This is love » ou la dimension épique de « Prostitute ».
En conclusion, contre toute attente l’album le plus attendu et le plus casse gueule du hard rock accouche d’un monstre, d’un ovni inclassable, sublimant le hard rock traditionnel pour en détacher
la substantifique moelle et l’élever au rang d’art majeur.
Seules à mon sens les rares incursions du chanteur fou dans le registre industriel sont moins convaincantes, pour le reste la quasi-totalité de cet album respire la folie créatrice d’un maniaque
perfectionniste attaché à un idéal inatteignable de perfection.
Etant donné le résultat, on ne peut que donner raison à ce génie musical forcémment incompris, ayant osé s’aventurer sur des chemins moins balisés pour dépasser le hard rock teinté de punk
originel des Guns n’ Roses afin d’arriver à l’aboutissement d’un reve en apparence inacessible.
« Chinese democracy » est donc une œuvre d’une richesse exceptionnelle, un monument du rock difficle à ingurgiter à la premiére écoute et qui ne pourra pas plaire aux plus étroits
d’esprits restés scotchés à vie sur « Appetite for destruction » de la fin des années 80.
Le plus étonnant dans ce disque est la peformance vocale d’Axl, qui évolue dans plusieurs registres avec un charisme abasourdissant.
L’énergie en fusion est belle et bien la, elle bouillonne dans chacun des titres prête à jaillir sous nos pieds en de flamboyants geyser de talent pur.
Meme si je n’apprécie pas le coté rock-star capricieuce du chanteur, je ne peux que m’incliner devant ce qui restera comme sans doute sa plus belle réussite artistique et l’aboutissement de toute
une vie.
15 mai 2011
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Voici avec Def Leppard un autre grand nom de l’histoire du hard rock britannique, un de ceux qui ont connu de grands succès populaires dans les années 80.
Deux guitaristes, Steve Clarck, Phil Collen qui remplace Pete Willis parti en 1981, un bassiste Rick Savage, un batteur Rick Allen (à l'époque encore valide) et le chanteur Joe Elliott forment
alors le groupe à cette époque.
Sorti en 1983, « Pyromania » et sa belle pochette évoquant le tir explosif d’un sniper marque l’accession à un plus large public notamment américain.
On débute avec « Rock rock (till you drop) », un rock trapu et viril à la Ac/Dc aux refrains solides puis avec « Photograph » incroyable tube FM ou les refrains éthérés et la
voix rocailleuse de Joe Elliott font des ravages.
C’est avec des hits de ce calibre que Def Leppard conquerra les radios du monde entier.
Le pseudo live « Stagefright » utilise à merveille l’énergie de la scène pour balancer son tempo implacable et ses riffs d’acier empruntés au heavy metal.
Une nouvelle power ballade, « Too late for love » remplit son office en confirmant l’usage adéquat des chœurs par les anglais.
Après une alléchante introduction en forme de bruitage de rotor d’hélicoptère, « Die hard the hunter » déçoit en déroulant un rock trop statique.
Le groupe nous refait le coup de la ballade avec « Foolin’ » en misant sur une formule à succès composée de chœurs éthérés soutenant la voix de rocker de charme de Elliot.
Arrive ensuite l’un des plus grands tube de la carrière du Léopard Sourd, « Rock of ages » vibrant hommage aux racines de la musique qui fait vibrer les chevelus de tout âge.
Avec son clip kitsch inspiré de la légende d’Excalibur et ses refrains terriblement accrocheurs, « Rock of ages » contient tous les ingrédients d’un hard-FM bien balancé pour ravager
les charts du monde entier.
En comparaison, « Comin’ Under fire » parait un tantinet effacé tandis que « Action ! No words » sonne comme du Ac/Dc.
L’album se termine sur encore une belle réussite hard-Fm, « Billy’s got a gun » truffé de chœurs du plus bel effet.
En conclusion, on comprend à son écoute l’immense succès de « Pyromania ».
Même si il parait aujourd’hui plutôt daté en raison de sa production faiblarde, « Pyromania » contient en effet son lot de tubes venant cimenter un édifice solide.
A l’époque, on comprend que Def Leppard n’a pas cherché à concurrencer la brutalité d’un Judas priest ou d’un Iron maiden, mais a développer à partir de ses racines hard rock proches d’un Ac/Dc,
une musique adoucie mélangeant habilement pop-rock grand public et guitares plus offensives.
Même si ce style ne correspond pas tout à fait à ce que je goute habituellement, « Pyromania » est un honnete album de rock certes très calibré radio mais de bonne qualité.
26 avril 2011
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Depuis 1984, Ian Gillan a réintégré les rangs de Deep Purple ce qui depuis a donné lieu à huit albums studios en vingt cinq ans même si depuis 1996 le guitariste Richie Blackmore a été remplacé
par Steve Morse.
Avec Don Airey aux claviers, « Rapture of the deep » et sa pochette minimaliste vaguement intello d’une pauvreté confondante voient le jour en 2005.
L’album débute avec « Money talks » mid tempo boursouflé aux refrains lourdingues.
Un peu plus de groove sur « Girls like that » sur lequel Ian Gillan croyant sans doute toujours avoir vingt ans se risque à quelques courtes poussées dans les aigus.
Peu de choses à dire en revanche sur le gentillet « Wrong man » qui diffuse son ennui sur cinq interminables minutes.
La tentative vaguement orientale de « Rapture of the deep » rappelle le travail solo de Robert Plant mais ne relève rien ici de bien original.
L’émotion est enfin plus perceptible sur la ballade « Clearly quite absurd » qui rappelle que la voix de Ian Gillan est tout simplement l’une des plus belles du rock.
On retrouve la traditionnelle mélasse pop-rock produite par le groupe avec « Don’t let go » et « Back to back ».
L’énergie semble revenir un tantinet avec « Kiss tomorrow good bye » et « Junkyard blues » , légèrement plus vifs et bondissants que leurs prédécesseurs avant de
terminer sur l’informe ballade « Before time began ».
En conclusion, à l’écoute de « Raptures of the Deep », on pouvait raisonnablement se demander ce qu’avait encore à offrir un groupe comme Deep Purple en 2005 tant le style pratiqué par
ces papys du rock fatigués lorgnait plus vers le pop-rock teinté de blues que vers le hard incandescent de ses débuts.
Alors certes, le niveau technique est toujours solide, Ian Gillan chante bien mais dieu que cette musique fait penser à un vieux lion édenté se trainant péniblement dans sa cage lorsque son
gardien vient lui apporter son repas quotidien.
Il peut paraitre normal qu’à son âge avancé, Deep Purple ne fasse plus que du rock traditionnel, mais contrairement à Robert Plant qui peut parfois insuffler par quelques audaces expérimentales
un vent de fraicheur à sa musique ethnique, les Anglais ne proposent rien d’autre qu’une musique trop bien balisée, manquant d’énergie et d’ inspiration.
Alors bien sur en continuant à sortir des albums, Deep Purple peut encore se produire dans des salles ou un public de fans (généralement vieillissants) aveuglés par leur amour viendront
fidèlement les applaudir soir après soir mais on ne pourra s’empêcher avec un brin de lucidité que tout ceci demeure bien triste …
26 avril 2011
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J’ai déjà vanté en ces colonnes la qualité des premiers albums de Deep Purple et tout particulièrement « Machine head » et « In rock » aussi après les départs de talents tels
que Ian Gillan et de Roger Glover en 1973 l’avenir du groupe anglais pouvait sembler bien compromis.
Pourtant en une année seulement, un remplaçant à l’électrique chanteur est trouvé en la personne de David Coverdale.
Pour le poste de bassiste, Glenn Hughes également brillant chanteur sera retenu.
La nouvelle formation se met au travail et « Burn » à la pochette ésotérique amusante voit le jour en 1974.
L’album débute à fond de train par « Burn » titre rapide et hautement énergétique qui vient tout de suite secouer l’auditeur.
L’apport de Jon Lord à l’orgue parfaitement combiné aux riffs accrocheurs de Richie Blackmore est ici nettement visible.
Le tempo se calme pourtant rapidement avec « Might just take your life » que le timbre bluesy et rocailleux de Coverdale rend plaisant.
Reprise de vitesse sur « Lay down, stay down » rapide et musclé avec un duo Coverdale/Hughes incandescent.
Mélodie divine et classe épique sont ensuite au rendez vous sur le somptueux « Sail away » avant que le surprenant funky de « You fool no one » vienne nous rappeler que nous
sommes bel et bien dans les années 70.
Avec son rock classique sans surprise « What’s going on here » fait figure de transition avant la grande tirade blues « Mistreated » encore une fois met superbement le
style de Coverdale.
L’album se termine avec l‘instrumental « A 200 » aux audacieux bruitages de claviers.
En conclusion, « Burn » est un très bon album de hard rock des années 70 avec une énergie fantastique et un coté groovy assez peu commun.
Outre la qualité du son remasterisé, on est surtout complètement bluffé par le niveau incroyable de Coverdale et Hughes sans doute inégalables dans le registre flamboyant des purs chanteurs de
hard rock à la fois surpuissants et mélodiques.
« Burn » est donc une plongée dans le temps, un retour en arrière dans l'époque bénie des années 70 avec ce qui se faisait sans doute de plus inspiré dans le genre.
Bien que préférant des musiques plus sombres, agressives ou dangereuses, je ne peux que reconnaitre les prodigieuses qualités musicales de l’ensemble.
En 1974, Deep Purple réussit donc le tour de se réinventer et de pallier à la défection de deux de ses plus importants piliers.
Inutile donc pour moi d’appeler les pompiers pour éteindre l'incendie, sautez plutôt à pieds joints dans ce brasier incandescent de créativité musicale.
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Hard Rock
DeepPurple
Burn
21 avril 2011
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14:13
L’inhabituelle chaleur estivale de ce mois d’avril donne à beaucoup l’envie d’ouvrir les fenêtres et d’écouter de la musique très fort en un phénomène naturel de célébration de la vie.
D’un premier abord, « California jamming: live 1974 » de Deep Purple présente les caractéristiques idéales pour satisfaire à ces envies primitives.
Enregistré en 1974, ce concert en plein air est l’une des premières occasions de voir en action le chanteur David Coverdale remplaçant de Ian Gillan.
Coverdale est ici bien secondé vocalement par le bassiste Glenn Hughes.
Le concert commence de manière explosive par « Burn » titre rapide et très punchy ou Coverdale impose toute de suite son immense présence vocale.
Les furieuses parties de guitare de Richie Blackmore s’enchevêtrent dans les délires du claviers Jon Lord pour produire un intense maelstrom sonore.
Le son (remasterisé) est excellent, le public californien semble chauffé et blanc et manifeste bruyamment.
Le tempo ralentit sur « Might just take your life » que la voix brulante de Coverdale vient pourtant ponctuellement à embraser.
On bascule dans une ambiance bluesy très prenante avec « Mistreated » avec un Coverdale impérial sur les dix minutes épiques de ce titre.
Après le sempiternel passage obligé de la fumée dans les waters « Smoke on the water » dont le célébrissime riff réveille les ardeurs du public californien, viennent le tour des parties
instrumentales « You fool no one » couplé à « The Mule » pour la batterie et prêt de dix huit minutes de pure musique heavy rock.
Le concert se termine par la version surgonflée à vingt cinq minutes de « Space truckin » idéale pour junky défoncé mais un peu pénible à ingurgiter l'esprit clair.
En conclusion, bien que moins connue que « Made in Japan », « California jams: live 1974 » est un très bon album live avec un groupe dynamique porté par un chanteur phénoménal
et une participation poussée du public californien il est vrai particulièrement versé dans l’appréciation de concerts de rock.
Je ne saurais dire combien de tonnes de drogues prenaient les musiciens et les fans dans les années 70 mais le résultat quarante ans après prend toujours au tripes tant la musique jouée ici
parait inspirée et inventive.
Un très bon disque d’été donc à apprécier en Californie ou dans n’importe quelle partie ensoleillée du globe.
20 avril 2011
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Dans la catégorie « live mythique » le fameux « Made in Japan » de Deep Purple est assurément l’un des plus cotés.
Il est vrai que la tournée du groupe au Japon en 1972 arrive en plein pic artistique de la carrière des anglais qui venaient de sortir les années précédentes probablement leurs meilleurs albums
« In rock » et « Machine head ».
Regroupant les concerts d’Osaka et de Tokyo, « Made in Japan » débute avec le tonitruant « Highway star » véritable classique du hard rock tout en vélocité et en puissance
contrastant avec « Child in time » et ses douze minutes de grâce épique s’étirant en longueur.
La performance vocale de Ian Gillan alternant cris déchirants et passages plus nuancés est à vrai dire fantastique sur titre.
On poursuit dans le classicisme absolu avec « Smoke on the water » d’habitude placé en fin de concert.
J’ai déjà exprimé mon enthousiasme plus que tiède sur ce titre reposant sur un seul riff certes immédiatement mémorisable par n’importe quel adepte du jeu Guitar-hero.
Place ensuite au batteur Ian Paice pour le long solo de batterie de « The Mule ».
Difficile à moins d’être un expert en batterie de ne pas décrocher sur ces interminables séquences.
Peu d’attraits également pour moi au trop blues-rock « Strange kind of woman ».
On verse ensuite dans un registre d’improvisation plus poussé avec « Lazy » avec cette fois la part belle au clavier de Jon Lord.
Le chant de Gillan est une nouvelle fois impérial.
Mais le bouquet final du disque est sans nul doute « Space truckin », en une version rallongée de prêt de vingt minutes qu'il s'avère franchement impossible de suivre sans
décrocher.
En conclusion, on peut expliquer le succès de « Made in Japan » par la qualité de la set list, qu’on peut considérer comme un court best of des années 70 du groupe mais également par
l’interprétation des morceaux dont les versions live sont toutes modifiées, étirées et truffés de passages instrumentaux plus poussés.
Pour ma part, même si le résultat comblera les musiciens toujours exigeants sur le niveau technique des compositions, le résultat ne me fait pas grimper aux cieux tant on a la plupart du temps
l’impression d’assister à une fastidieuse démonstration de maestria.
La participation du public est quasi inexistante ce qui enlève une partie de la saveur des concerts et les rend au final très froids.
Au final malgré son hallucinante créativité, « Made in Japan » me donne toujours la désagréable impression d’avoir été une série de concerts pour faire plaisir au groupe et non aux
fans.
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Les années se suivent et comme bon nombre de groupes leaders des années 70, Led Zeppelin enchaîne toujours les disques à une cadence élevée.
En 1976 voit le jour « Presence » avec sans nul doute l’une des pires pochettes qu’il m’ait été donné de voir aussi après l’expérience un tantinet traumatisante de « Physical
graffiti » me mets soudain je à envisager le pire.
Ma surprise n’en est que plus grande à l’écoute des dix minutes introductives de « Achilles last stand », grande pièce épique portée par une rythmique enlevée et dépositaire de la grâce
parfois envoûtante du dirigeable quand il évolue à son meilleur niveau.
Cette tonitruante entrée en matière débouche sur le blues statique et sans intérêt de « For your life ».
On fera preuve d’indulgence avec le funky « Royal orleans » faisant figure d’apéritif avant le déchirant « Nobody’s fault but mine » qui s’avère lui un immense titre de Led
Zeppelin avec des riffs d’extra terrestre de Page, la frappe lourde et technique de Bonham et la voix magique de Plant pour couronner le tout.
Le vieux rock’n’roll des origines n’est toujours pas oublié avec l’intense « Candy store rock » et le presque joyeux « Hots on for nowhere » .
L’album se termine par la longue ballade bluesy « Tea for one » qui brille par la classe inimitable de Robert Plant et par la subtilité mélodique de Page.
En conclusion, bien plus court que son prédécesseur, « Presence » se révèle un très bon disque de hard-blues portant la patte du grand Led Zeppelin.
Outre sa grande créativité et son bon équilibre en ballades et titres plus appuyés, « Presence » bénéficie d’un son étincelant mettant formidablement en valeur la voix cristalline de
Plant et les trouvailles inspirées de la guitare de Page.
Meme si en raison de son manque de punch, je ne lui réserverai pas les premières places de ma discothèque, « Presence » mérite assurément les honneurs en raison de son élégance et de sa
qualité.