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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 23:05

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Avec Sepultura on s’attaque ici à un nouveau monument du metal lourd et extrême.

Transposant avec violence le thrash metal américain des années 80 sur la scène brésilienne, Sepultura a su s’affranchir des ses modèles pour créer en 1996 son propre style plus ethnique avec le célèbre « Roots » hommage à ses origines indiennes.

Pourtant, le groupe explose peu après le succès phénoménale de ce disque pourtant toujours violentissime et le leader chanteur Max Cavalera s’en va fonder son propre groupe Soulfly.

De son coté, le frère batteur de Max Igor Cavalera continue bravement de tenir contre vent et marées son groupe avec le guitariste Andreas Kisser et le bassiste Paulo Jr.

Leur persévérance paye et Sepultura est capable en 1999 de sortir un nouvel album « Against » avec un nouveau chanteur, un robuste afro américain nommé Derrick Green.

Avec sa belle pochette ethnique et asiatique, « Against » débute par une petite bombe, « Against » qui explose au visage de l’auditeur en maximisant son impact sur moins de deux minutes.

Direct, surpuissant et incisif, « Against » parait irréprochable avec le chant hurlé de Green.

La cadence se ralentit brusquement avec « Choke » plus sinueux et contrasté malgré des refrains un peu trop bourrins.

Sepultura surprend davantage avec le très réussi « Rumors » qui mâtine son habituel thrash-death apocalyptique de passages ténébreux ou la voix de Green se fait chuchotante et rampante.

Cette nouvelle tendance intéressante se poursuit avec « Old earth » qui fait harmonieusement ressortir la violence de Sepultura au milieux d’ambiances planantes assez inhabituelles.

Les percussions (udu, agogo, roto, djembé) point fort des Brésiliens reviennent sur « Floaters in mud » pourtant concentré de puissance brute.

Mais Sepultura reste bourrin et malgré quelques innovations vocales de Green, ne fait pas dans la dentelle sur le pachydermique « Boycott » flirtant avec le seuil maximum de violence supportable.

On reproduit la formule sur « Common bounds » avec ce mélange de sonorités relativement calmes voir agréables préludant à de brutales déferlantes.

Un solide instrumental plus loin (« F.O.E ») , Sepultura dépasse les limites du tolérable avec le déjanté « Reza » et son style extrémiste heureusement de courte durée.

Le niveau chute alors avec un « Unconscious » particulièrement brutal et déstructuré.

Plus intéressant, l‘instrumental « Kamaitachi » voit les Brésiliens incorporer dans leur métal ethnique des instruments traditionnels japonais du groupe Kodo.

Le contraste avec les durs, violents et linéaires « Drowned out », « Hatred Inside »  vomissant leur haine, n’en est que plus marqué.

On termine enfin sur une note plus apaisée avec « T3Rcermillenium » instrumental calme et relaxant.

En conclusion, après le succès phénoménal de l‘avant-gardiste « Roots »,
« Against » sans son tyran-leader se fit logiquement tailler en pièces par les critiques et eut un succès commercial médiocre.

En toute objectivité, la première partie du disque est réellement ébouriffante et d’une très grand qualité avec un Sepultura inspiré, percutant et revigoré par l’arrivée d’une nouvelle recrue de poids.

Le chant de Derrick Green est intéressant et apporte une variété insoupçonnée par rapport au style de hurleur monolithique de Max Cavalera.

Capable de tabasser autant que l’ancien leader, Green peut également officier dans un registre légèrement plus tamisé.

Trop long, « Against » peine cependant à maintenir le cap et s’auto étouffe en tournant un peu en boucle.

Cependant, sans être un chef d’œuvre cet album encourageant mérite le respect.

Treize ans  et cinq albums après, Derrick Green est toujours derrière le micro de Sepultura, ce qui prouve que l’homme a aujourd’hui pleinement convaincu le public de ses larges capacités.

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 19:02

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Après les comic books et la littérature classique, retour à la musique avec dans son genre un pur monument de l’histoire du rock extrême, je veux parler du « Black metal » des britanniques de Venom.

Venom est un trio formé au début des années 80, qui fit des ravages par son heavy metal teinté de speed et par ses références très nettes à au satanisme juste effleuré jusqu’alors par Black sabbath et consorts.

Avec Cronos (basse/chant), Mantas (guitare) et Abbadon (batterie), Venom sort en 1982 son second album au titre  et à l’imagerie satanique parfaitement réussie « Black metal ».

On débute avec « Black metal » titre particulièrement rapide ou la guitare de Mantas se montre sonne très trash sur des vocaux particulièrement rauques de Cronos.

Le style n’est pas aussi débridé ni inaudible que pressenti et fait penser à une version plus musclée de Motorhead matinée de Metallica.

Cette bonne impression se poursuit avec l’excellent « To hell and back » mid tempo lourd aux refrains sinistres puissamment martelés.

On change de registre en ralentissant le tempo pour s’enfoncer dans les ténèbres de « Buried alive » magnifique cauchemar d’outre tombe mettant en avant le jeu de guitare plutôt mélodique de Mantas.

Le réveil est particulièrement brutal sur le court, dense et musclé « Raise the dead » faisant figure d’hymne pour tous les films de zombies.

Venom fait toujours preuve d’une grosse puissance de feu sur le rugueux « Teacher’s pet » qui conserve malgré tout un groove minimal le rendant suffisamment accessible.

L’entreprise de destruction se poursuit avec « Leave me in hell » ultra rythmé dont l’ambiance dure et infernale contraste avec l’élégance du solo.

Agressivité et rage sourde composent l’impitoyable « Sacrifice » tandis que « Heaven’s on fire » mise tout sur sa vitesse d’exécution supersonique.

Inutile de chercher une accalmie ici, et Cronos pousse sa voix dans les extrêmes sur « Countess Báthory » donnant corps à la légende de la comtesse vampire qui sera reprise de nombreuse fois par les groupes extrémistes.

La fin du disque arrive à coups de poings et de bracelets à clous, avec « Don’t burnt the witch » brillant par ses riffs tranchants comme des lames et la puissance irrésistible de la rythmique et l’épilogue « At war with Satan » véritable plongée dans le cœur des enfers malheureusement de trop courte durée.

En conclusion, « Black metal » correspond bien à ma conception du rock, avec un coté sombre, agressif, ésotérique et dérangeant.

Pourtant le disque ne part pas dans tous les excès et le n’importe quoi comme le style « Black »   qui naitra à sa suite, mais montre plutôt une puissante structuration autour de la voix rauque et dure de Cronos (précurseur du style chant death), d’une rythmique sans pitié et du jeu de guitare de Mantis, puissant mais aussi certaine fois étonnamment mélodique par contraste.

On pense à du heavy durçi, suralimenté au punk/speed, lorgnant également vers le thrash pour la puissance du feu.

Premier disque de Venom que j’écoute, « Black metal » est donc une révélation qui me donne envie de poursuivre avec les autres réalisations de ce groupe underground devenu avec l’histoire culte pour sa férocité et son imagerie extrême.

A recommander à tout amateur de thrash in your face ou de heavy sombre.

Peu probable en revanche que le hargneux Venom passe très bien dans un diner familial avec belle maman ou pour un premier diner romantique aux chandelles.

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