Intéressons nous à l’époque dite « sombre » d’Iron maiden, celle ou au milieu des années 90, le groupe anglais se sépara de son chanteur emblématique Bruce Dickinson pour s’attacher les
services de l’honnête second couteau Blaze Bayley.
En 1995 voit le jour « The X-factor » premier album sans Dickinson parti tenter une carrière solo deux ans auparavant.
Avec sa pochette représentant un Eddy en mauvaise posture sur une table de dissection, « The X-factor » commence par un titre de plus de onze minutes, « Sign of the cross » ou
le groupe cultive son coté épique et progressif à coups de longues plages instrumentales mélodiques.
Après un « Lord of flies » un tantinet mou et répétitif, le tube rapide et enlevé « Man on the edge » permet à Bayley de se montrer un peu plus à son avantage sur des refrains
très fédérateurs.
Même si « Fortunes of war » est un peu plus appuyé que ses prédécesseurs, il reste tout comme l’incroyablement plat « Look for the truth » cependant dans la catégorie des long
mid tempo très répétitifs assez peu inventifs ou le groupe donne l'impression de meubler le vide à raison de refrains faciles.
Cette impression est encore plus accentuée sur « The aftermath » tout aussi long mais encore plus linéaire, lent et sans aucune véritable émotion.
La timide tentative mélodique de « Judgement of heaven » n’apporte pas grand-chose à cette recette passablement éculée et on trouve le temps bien long sur « Blood on the world’s
hands » malgré une énergie supérieure et quelques beaux effets aériens sur les refrains.
A ce stade, saoulé de titres inter changeables, on souhaite ardemment arriver à la fin du disque, aussi l’écoute de l’interminablement linéaire « The edge of darkness » parcouru de
fastidieuses démonstrations de guitares de la paire Murray/Gers ou sur le monotone et soporifique « 2AM » s’avère un exercice particulièrement éprouvant.
L’album se termine avec « The unbeliever » , suprême torture de plus de huit minutes tournant en boucle sur elle-même.
En conclusion, malgré mes critiques et le peu d‘intérêt qu‘il provoque en moi, « The X-factor » n’est pas pour autant un mauvais disque.
Extrêmement dilué et déjà ultra progressif, « The X-factor » contient en 1995 tout ce qui me fera horreur dans les années 2000.
Bien que moins emphatique et puissant que Dickinson, Bayley n’est pas pour autant un piètre chanteur et il assure honorablement ses parties de chant de toute manière plutôt minoritaires tant le
trio Harris-Gers-Murray tire la couverture à lui dans d’interminables et éreintantes parties instrumentales.
Calme, mélodique et à vrai dire plus rock que heavy metal, « The X-factor » plaira sans doute aux amateurs de la face moins dure de la Vierge de fer, il me laisse en revanche
complètement froid comme un énième exercice de style assez vain.