Le rock pour moi ne concerne pas que les grosses cylindrées comme les Beatles, Jimi Hendrix ou à un degré moindre Queensryche.
Aussi suis-je content d’explorer avec Starshooter l’histoire du punk-rock français.
Formé à Lyon au milieu des années 70, Starshooter est connu pour être le groupe de jeunesse de Kent Hutchinson (guitare/chant) qui connaitra un fort succès en solo dans les années 90/2000, Jello
(guitare), Mickey (basse) et Phil Pressing (batterie).
Rempli de fougue et de vigueur comme l‘indique la pochette sautillante prise devant un poids lourd, Starshooter sort son premier album « Starshooter » en 1978.
Ce premier album part sur les chapeaux de roue avec « Quelle crise baby » excellent morceau punk, à la fois vif et entrainant tout en conservant un coté très sombre puisqu’abordant une
série de suicides dans l’entourage du chanteur.
La machine est lancée et « Jennie » profite à plein de cette dynamique offensive avec chant brutal et les paroles nihilistes de Kent posés sur des riffs rentre dedans.
Bien sur malgré de louables efforts, « Betsy party » ne dépasse pas le cadre festif basique tandis que « A toute bombe » se révèle être une véritable tornade de voyous
punk.
On ne peut pas dire non plus que « Photos » et son chant éraillé, « En chantier » ode nerveuse et incisive à la puissance des engins de chantier, fasse non plus dans la
dentelle.
Starshooter rend ensuite hommage au rock ‘n’ roll old school sur le plaisant « Collector » et revient à ses amours des grosses mécaniques avec « 35 tonnes » mid tempo encore
plus mémorable que « En chantier ».
Vitesse et punch sur « Accident » sans concession avant de reprendre son souffle sur « Inoxydable » mid tempo rock très bien calé.
Le féminisme en prend pour son grade avec « Macho », idéale pour calmer une horde de chiennes de gardes en furie à coup de tir de barrage de guitares rock.
L’album se termine en beauté avec une incroyable reprise punk du « poinçonneur des Lilas » de Serge Gainsbourg, pour l’occasion sérieusement suralimentée et un « Touche la »
très musclé rehaussé par une ambiance live explosive.
En conclusion, avec ce premier album « Starshooter » profite de l’effet de surprise et étourdit son monde.
Bien entendu le style pratiqué est certes assez limité mais fort habilement exécuté avec une belle gouaille et une énergie punk-rock remarquable.
Egalement influencé par le rock ‘n’ roll et le hard, Starshooter sonne également en raison de son rock nerveux parfois comme du Ac/Dc.
Une bonne surprise donc que cet album d’un autre âge dont l’insolence, l'agressvité virile rafraichiront les amateurs de punk-rock à la française.