Alors qu’il s’est forgé une réputation de pionnier du hard progressif dans les années 70, Rush attaque ensuite les années 80 avec « Permanent waves » son déjà septième album studio.
L’inamovible trio Lee/Lifeson/Peart est toujours en place et s’offre une jolie pochette décalée avec une jeune femme très glamour et sexy (Fanny Ardant jeune ?) sur fond de Tsunami avant
l’heure.
« Permanent waves » démarre par un titre rock plutôt intense et puissant, « The spirit of radio » doté d’une dynamique soutenue avec juste ce qu’il faut d’effets de
synthétiseurs, de guitare, voir meme reggae (!).
Son successeur, « Freewill » est du même acabit avec une pointe de new wave non déplaisante venant appuyer des refrains solides.
Plus lent, progressif et solennel, « Jacob’s ladder » se démarque par sa structure plus longue, ses superbes envolées guitaristiques mais aussi une longue plage de synthétiseurs sonnant
très années 80 aujourd’hui ce qui pour moi ne constitue pas un compliment.
Le titre en français ne suffit pas à rendre le calme et mélodique « Entre nous » réellement prenant.
Assez étrangement, Rush que je trouve d’habitude souvent excellent dans les ballades n’atteint pas des sommets d’émotion sur « Different strings » malgré l’élégance intrinsèque de cette
composition.
La fin du disque se déroulera également dans le calme et la douceur avec « Natural science » long titre qui après une première partie atmosphérique planante, grimpe en intensité.
En conclusion, « Permanent waves » marque un tournant dans la carrière de Rush.
A l’orée des années 80, le trio s’adapte et rend sa musique plus accessible en adoptant un format plus court avec des titresaux structures plus classiques.
Bien sur, le style reste encore largement typé progressif avec notamment « Jacob’s ladder » et « Natural science » longs et alambiqués mais les canadiens démontrent qu’ils
peuvent également écrire des titres plus compacts amènes de toucher un public plus large.
A ce stade, pour moi, la musique de Rush reste très propre, sophistiquée, élégante mais manque de force et d’émotion.
Même les titres les plus intenses (les deux premiers) ne constituent pas pour moi des tubes imparables et ne sont donc pas à considérer comme des classiques à mon sens.
Peu touché par la lame de fond attendue, je considère que « Permanent waves » n’est donc malgré son intéressante mutation qu’un album de plus dans la gigantesque
constellation du rock.