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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 14:50

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Napoléon assurément l’homme d’état français sur lequel ont été écrit le plus de livres tant le fascination qu’exerce ce personnage hors normes a traversé les siècles.

« Napoléon ou les grands moments d‘un destin » de Jean Tulard propose une approche différente de ses confrères en insistant sur les moments les plus importants de la carrière du conquérant ou celui-ci eut des choix décisifs à prendre pour l’accomplissement de sa destinée et de celle de sa France.

Ce processus narratif a donc l’avantage de présenter une forme allégée par rapport aux volumineux ouvrages d’un André Castellot ou d’un Max Gallo.

On retrouve néanmoins les principaux faits saillants de la carrière de Bonaparte, avec une jeunesse de déraciné corse à l’école militaire de Brienne (Champagne Ardenne) et la volonté de jouer un rôle dans la destinée chaotique de son ile natale tiraillée entre occupation française, génoise et désir d’indépendance inspirée par le leader de l’époque Pascal Paoli.

Même Bonaparte est dans un premier temps attiré par le charisme de Paoli, il se détache par la suite de cette volonté d’indépendance quand il apprend les liens de celui-ci avec l’Angleterre.

Lors de la période troublée des années de la Révolution Française ou le gouvernement de la Convention doit faire face aux armées coalisées européenne, Napoléon alors capitaine d’artillerie s’illustre brillamment à Toulon qu’il délivre d’une occupation anglaise en 1793.

Ses dons de stratège militaire ne tardent pas à la faire monter jusqu’au grade de général à vingt sept ans.

A Paris, il rencontre Joséphine de Beauharnais, fille d’un noble colon martiniquais et est subjugué par cette femme élégante et plus âgée que lui qui l’introduit dans les cercles politiques.

Napoléon et Joséphine se marient en 1796, et les deux époux nourriront une intense passion malgré les trahisons de Joséphine lors de ses expéditions militaires et l’infertilité de cette union, principalement due à une ménopause précoce.

Alors que sa carrière stagne dangereusement à Paris, le sauvetage de la Convention qu’il effectue pour éviter le coup d’état du 13 Vendémiaire des forces royalistes le remet en grâce et lui permet de commander une armée partie combattre les Autrichiens en Italie.

Les brillants succès militaires qu’il remporte font de lui un homme fort au sein du Directoire, très affaibli politiquement.

Transformant l’hasardeuse campagne d’Egypte ou la peste décime ses troupes en victoire par le biais d’une propagande habile, Napoléon revient à Paris et réalise un coup d’état le 18 brumaire 1799 ou il se nomme premier consul de France.

Napoléon fait modifier la constitution en faisant adopter un nouveau code civil à la France qui restera comme le socle du droit français.

S’appuyant sur Talleyrand (Ministre des Relations extérieures) et Fouché (ministre de la Police),  Napoléon fait de Paris le centre administratif de toute la France et instaure un système de préfets de région, de conseillers généraux et maire pour assoir son autorité.

Il ne rétablit par les privilèges même pour les fonctionnaires mais créera une noblesse d’empire principalement composées de militaires et de fonctionnaires.

Si il met fin aux persécutions contre l’église, il nationalise ses biens puis fait arrêter le Pape Pie VI qui s’opposait à sa volonté de nommer lui-même les évêques.

Même si il modifia considérablement les instituions de son pays, Napoléon était surtout un conquérant rêvant de gloire et d’expansion.

Cette volonté d’expansion notamment aux colonies ou il rétablit l’esclavage, se heurte à l’Angleterre dont les navires assurent une domination commerciale sans équivalent.

La défaite de Trafalgar contre l’amiral Nelson, met fin à ses espoirs d’invasion anglaise et lui fait prendre conscience de la supériorité irréversible de son ennemi pour la maitrise des mers.

Alors Napoléon va avoir l’idée d’un blocus continental contre l’Angleterre afin de la ruiner économiquement.

Il va ainsi concentrer ses forces sur le continent et va remporter d’impressionnantes séries de victoires dont la plus célèbre sont Iéna et Austerlitz en 1805, qui lui permettront d’annexer l’Italie du Sud, la Belgique, l’Allemagne en battant les troupes Autrichiennes, Russes puis Prussiennes pourtant réputées invincibles.

Le génie militaire de Napoléon prend ainsi toute sa dimension avec sa capacité à effectuer des mouvements rapides, audacieux et imprévisibles prenant de court ses ennemis.

L’horrible bataille d’Eylau contre l’armée Russe et les lourdes pertes qui touchent les deux camps conduisent Napoléon et Alexander 1er a signer un traité de paix et de partage de l’Europe à Tilsit en 1807.

La première lourde erreur tactique de Napoléon est la sous estimation de l’Espagne qui se soulève contre une tentative d’annexion une fois que Napoléon nomme son Murat puis son frère Joseph roi.

La résistance acharnée des espagnols galvanisés par un fort sentiment nationaliste et le relief accidenté du pays obligent Napoléon a déployer de fortes troupes sur ce front ce qui permet à l’Autriche d’agresser la France sur le front de l’est.

Napoléon revient en toute hâte sur le front germanique mais est battu contre toute attente à Essling en 1809 .

Cette défaite et l’absence de descendant contraint Napoléon a répudier Joséphine pour effectuer un mariage politique avec Marie Louise, impératrice d’Autriche qui lui donnera un fils, Napoléon II.

Mais ce mariage n’empêchera en rien une puissante coalition de se former contre lui après l’échec de la campagne de Russie en 1812, ou Napoléon est vaincu plus par la conditions climatiques (le froid insupportable, la faim) et l’immensité d’un pays plus que par la qualité de l’armée russe.

Cette défaite affaiblit considérablement son pouvoir et permet à d’importantes forces coalisés Prussiennes, Russes, Autrichiennes et Anglaises de l’attaquer.

Contraint à une guerre défensive pour sauver la France, Napoléon est battu par le nombre et les efforts conjugués de ses adversaires.

Après un court exil sur l’ile d’Elbe et une tentative de retour en force en utilisant la stupide versatilité du peuple qui le préfère à Louis XVII, Napoléon est définitivement battu à Waterloo en 1815.

Sa fin misérable en déportation sur l’ile de Saint Hélène perdue dans l’océan Atlantique Sud, montre tout de même un homme combattif rédigeant des mémoires le présentant sous un jour plus humain pour la postérité.

En conclusion, « Napoléon, les grands moments d’un destin » n’est sans doute pas l’ouvrage le plus abouti sur le plus grand conquérant français mais il demeure largement suffisant pour appréhender les moments clés de son parcours.

L’homme présenté parait ainsi faillible, capable d’erreurs et de maladresses.

Sa vie privée le montre aussi sous un jour plus humain tout particulièrement dans sa jeunesse ou tourmenté et mélancolique, il se sentait quasiment comme un émigré sur le continent.

Tulard insiste souvent sur le facteur chance que Napoléon a su toujours provoquer à ses débuts avant de le perdre sur la fin mais la portée de cette théorie me parait bien limitée tant les entreprises dans lesquelles il s’était lancé furent risquées.

Bien entendu Napoléon n’était pas un ange mais plutôt un insatiable conquérant avide de pouvoirs, mais cependant certains traits de sa personnalité force le respect : son relatif isolement, ses triomphes obtenus sur les champs de bataille et non dans des bureaux au prix de contorsions politiques, ses capacités d’analyse, d’action sans limites puis enfin sa mentalité très républicaine.

Napoléon reste pour moi l’homme qui a empêché le retour de la royauté en cimentant les acquis de la Révolution et est celui qui a su défier toute l’Europe dans un rêve fou perdu d’avance.

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