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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 18:36

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Sorti en 2000, « Malena » est un film assez peu connu d’un cinéaste pourtant très renommé Giuseppe Tornatore, oscarisé en 1990 pour son « Cinema paradisio ».

« Malena » raconte l’histoire d’une femme, Malena Scordia (Monica Belucci), dont la beauté stupéfiante déchaina les passions dans une ville du sud de l’Italie (Castello di Cisterna) en pleine montée du fascisme Mussolinien.

Fille d’un vieux professeur de latin sourd, Malena est précocement veuve après l’annonce de la mort de son mari tué à la guerre, ce qui démultiplie les convoitises masculines autour de sa possession.

Renato Amoroso (Giuseppe Sulfaro) un jeune garçon de Castello, est hypnotisé par la beauté de Malena et va en devenir complètement obsédé en l’épiant, la suivant mais aussi en défendant son honneur régulièrement bafoué par la jalousie des femmes et par l’avidité salace des hommes.

Très perturbé, Renato essuie les foudres de son père, suit les démêlées de la belle avec la justice lorsque deux de ses amants, un militaire et un pharmacien se battent sur le pas de sa porte.

Bien qu’innocentée, Malena doit subir les assauts de son propre avocat, également surexcité par sa position de dominance sur la jeune femme.

Mais la situation internationale évolue, les puissances de l’Axe perdent du terrain devant la poussée des Alliés et Malena perd son père dans un bombardement.

Jetée à la rue et ruinée, Malena n’a pas d’autre choix que de devenir une prostituée de luxe.

Elle fréquente donc les officiers allemands et affiche un train de vie tapageur fait de luxe et de frasques sexuelles qui lui valent l’inimité des habitants de la ville.

Lors de la prise de la ville par les Américains, Malena est tondue et battue par les femmes qui expriment toutes les frustrations de l’Occupation.

Meurtrie et humiliée, elle n’a d’autres choix que de quitter la ville sous les yeux emplie de larmes de Renato.

Le retour imprévu de son mari, bien vivant mais manchot, change la donne.

L’homme, amaigri et perdu, erre dans la ville à sa recherche ignorant tout de la situation.

Renato intervient donc, permettant à l’aide d’une lettre anonyme au mari de retrouver sa femme et de rétablir son honneur dans la ville.

Le couple se réimplante, Malena fait profil bas, les blessures de la guerre se referment peu à peu et un nouveau départ s’établit sous l’œil bienveillant de son ange gardien inconnu.

En conclusion, « Malena » est un film prenant et intense, une ode à toutes les femmes fatales :  belle, mystérieuse, sensuelle et distante qu’on peut croiser dans sa vie.

Puisant dans ses souvenirs d’enfance, Tornatore exprime les tiraillements de l’adolescence avec une sexualité alors encore bredouillante, s’exprimant autour de fantasmes encore mal canalisés.

Monica Belucci parcours le film comme une apparition irréelle, un fantasme masculin absolu, échauffant les esprits et rendant fous les hommes qui lui font payer cher son anormalité en désirant ardemment la salir, la punir.

Situé dans un contexte difficile (le fascisme et la seconde guerre mondiale), le film est beau mais véhicule également un fort sentiment de dégout devant la bêtise humaine et devant toute cette tension sexuelle accompagnant la frustration masculine , qui m’a personnellement dérangé.

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