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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 16:41

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Plus je me suis plongé vers la racines de la Philosophie plus j’ai éprouvé le besoin naturel de connaitre les philosophes grecs qu’on nomme présocratiques c’est-à-dire ayant exercé approximativement avant -470 av JC.

« Les écoles présocratiques » de Jean-Paul Dumont est un énorme pavé de plus de 700 pages qui se proposent de traiter avec exhaustivité les écoles de pensées précédant celui qu’on nomme comme le père fondateur de la philosophie moderne.

Afin de rendre plus digeste la chronique d’un ouvrage aussi monumental, je vais scinder en deux l’analyse et me consacrerait ici aux écoles d’Ionie et pythagoriciennes.

Possession grecque située en Asie mineure (actuelle Turquie), l’Ionie est connue pour avoir été le berceau du premier philosophe grec, Thalès de Milet, qui avouons le aujourd’hui est plus connu pour ses travaux géométriques que pour ses œuvres philosophiques.

Membre du Conseil des Sept sages réputés donc pour leur justesse de vue, Thalès joua un rôle important comme conseiller militaire et scientifique auprès du pouvoir politique de son époque.

Lorsqu’on laisse de coté l’aspect légendaire du personnage ainsi que ses prouesses mathématiques et astronomiques, sa philosophie apparait très peu connue et surtout majoritairement influencé par la religion des prêtres de l’Egypte, ou ils séjourna afin d’acquérir l’essentiel des ses connaissances.

Sa vision est celle d’un monde unique, en mouvement perpétuel ou l’élément matériel premier (principe) est l’eau utilisée par les dieux pour façonner la réalité.

D’un point de vue philosophique, on reste un peu sur sa faim et espère avec son disciple Anaximandre en apprendre davantage.

Si Anaximandre s’attache comme son maitre aux affaires politiques et aux travaux scientifiques comme la géographie, la météorologie et astronomie, il produit aussi une ébauche de système philosophique prônant que l’origine de toute chose est un principe unique appelé l’Illimité, unique, en mouvement et éternel.

L’Illimité est la cause créatrice de la réalité modelée à partir des quatre éléments premier (eau, terre, feu, air) et obéissant à un cycle sans fin de générations et de destructions.

Cependant malgré son caractère remarquable, certains points de cette approche restent délicats à appréhender, comme la nature divine (ou non) de ce premier principe et surtout son lien direct ou indirect avec la matière.

Le dernier représentant de l’école ionienne est Héraclite auquel une chronique fut ici complètement consacré.

Héraclite d’Ephèse est l’un des philosophes les plus fascinants et énigmatiques en raison de son recours systématique à la métaphore.

On retrouve par les divers fragments et témoignages de ses successeurs, cette philosophie complexe tournée vers un mouvement perpétuel en un cycle sans fin de créations et de destructions aux travers desquelles voyage l’âme immortelle.

Les réalités matérielles construites à partir du premier principe du feu, sont relatives aux perceptions des sens et sont donc fatalement ambivalentes et trompeuses.

Pour mieux vivre et s’affranchir de la fausseté des sensations corporelles, l’homme doit cultiver sa raison et sa sagesse afin de se rapprocher du Logos, principe logique d’origine divine gouvernant le monde.

Même si la pensée d’Héraclite est superbe à lire, son interprétation rend difficile la compréhension d’un système philosophique à part entière.

Aux cotés de Thalès on trouve chez les grands présocratique Pythagore, autre grande figure antique connue hélas également plus pour ses travaux mathématiques que pour son système philosophique.

Bien que grec d’origine, Pythagore fera de nombreux voyages initiatiques vers des contrées lointaines (Babylone, Egypte) ou comme Thalès il acquiert vraisemblablement une partie importante de son savoir scientifique et religieux avant de s’établir à Crotone (Italie) pour fuir le tyran de sa ville natale de Samos.

Fondateur d’une école encore plus développée que celle de Thalès, Pythagore est un homme athlétique (champion de pugilat), charismatique dont les travaux mathématiques couvrant des domaines aussi variés que l’arithmétique, géométrie, la musique ou l’astronomie, soulèvent encore aujourd’hui l’admiration.

Pythagore attribue la réalité du monde matériel et immatériel aux nombres mathématiques, créateur de la géométrie puis de la physique et donc de l’univers.

Ce qui signifie que les choses matérielles sensibles sont également des nombres, obtenus par mélanges plus ou moins harmonieux de l’impair limité, structuré, parfait et du pair illimité, désordonné, imparfait.

De ses séjours en Orient et Afrique, Pythagore a ramené une conception orientale de l’âme immortelle, établissant un cycle de réincarnations dans diverses enveloppes corporelles pouvant aller jusqu’aux animaux, qu’il faut donc respecter, s’abstenir de tuer et de manger.

On sera étonné de retrouver des similitudes avec la religion jaïniste ou bouddhique indienne.

Comme son collègue philosophe et scientifique, la pensée de Pythagore n’est connue que par les écrits laissés par ses disciples dont les plus connus sont Empédocle, Philolaos et Archytas.

La particularité d’Empédocle lui homme charismatique et brillant scientifique puisque médecin, ingénieur et faiseur de miracles, est d’introduire comme principe  premier de génération de toute chose, le rapport Amour-Haine.

Le rôle de l’Amour est de rassembler les éléments et celui de la Haine de les dissocier en un ballet quasi permanent.

Empédocle décrit ainsi un univers divin entier condensé par l’Amour en une unité de feu sphérique, éternelle, immobile puis dissociée par la Haine pour aboutir à ce que nous connaissons aujourd’hui ce monde multiple, désorganisé et mouvant.

Sa philosophie élémentaire est enrichie par la définition des homéomères, sorte de particules insécables les composant, et que l’on peut considérer comme les précurseurs de l’approche atomiste de Démocrite et Epicure.

L’apport pythagoricien se fait en la croyance à la transmigration des âmes à travers un cycle de réincarnations successives ce qui conduit à l’adoption de rituels de purification orphiques et à une alimentation exclusivement végétarienne.

Empédocle est critiqué sur le fait que pour lui les éléments ne sont pas corruptibles mais simplement associés et dissociés au gré du hasard à la manière de briques constitutives de la réalité.

Son système philosophique basé sur l’attirance des contraires ne contient donc pas d’ordre divin et supérieur régissant le monde.

Le péripatéticiens semblent être parmi ses plus vifs détracteurs, notamment a propos de ses description fantaisistes de la physiologie du vivant avec par exemple un feu contenu dans les yeux pour permettre la vue.

Un autre grand disciple de Pythagore fut Philolaos, qui outre de brillant travaux astronomiques ou il affirma que la Terre n’était pas immobile mais en rotation autour d‘un feu central d‘origine divine, diffusa la théorie de son maitre dans laquelle il était dit que les nombres gouvernaient le monde.

A la Monade principe numérique impair, limité, unique, éternel, divin est associé la Dyade, principe des nombres pair illimité, imparfait, corruptible et superflu.

La réunion des deux par l’Harmonie forme le monde aussi bien matériel que immatériel.

Philolaos attribue donc aux choses matérielles (objets)  et immatérielles (géométrie, âme, esprit, sentiments) des nombres et vénère les nombres 7 et 10 (décade) réputés incarner la divinité.

Disciple de Philolaos, Archytas fut un des maitres de Platon mais également homme politique en vue puisqu’il gouverna Tarente.

Son œuvre, sensiblement plus pauvre est notable pour ses travaux sur la nature du son, des harmoniques mais également pour l’établissement du calcul comme supérieur à tout autre forme de raisonnement.

En conclusion, « Les écoles présocratiques, partie 1 » se montre aussi ardu et difficile d’accès que je le soupçonnais.

L’approche morcelée des textes passés part des filtres successifs souvent critiques voir déformant, en est évidemment la raison principale.

Néanmoins, l’impression générale qui s’en dégage est tout d’abord une approche première influencé par les mathématiques et la religion égypto-babylonienne.

Il est en effet établi que Thalès et Pythagore ont été en contact avec ces cultures qui les ont fortement influencés.

La plupart des ces philosophes ont été avant tout des scientifiques, permettant par leur maitrise des abastractions mathématiques de mettre en pratique quelques principes géométriques ou physiques simples, qui leur ont permis d’impressionner leurs contemporains et de gagner leur place au sein des plus hautes institutions de leurs cités.

Du coté ionien, l’insaissisable poète Héraclite conserve ma préférence, sans doute parce que son savoir est le moins scientifique de tous.

Du coté phytagoricien, cet aspect scientifique voir numérique est bien entendu développé jusqu’à l’extreme en faisant du nombre l’essentialité du monde.

Tout en admirant la puissance de l’esprit de Pythagore et de son disciple Philolaos, il m’est difficile de souscrire à cette vision froidement numérique de l’existence, qui prétend tout décrire de manière mathématique et ne tient pas compte des dimensions psychologiques et sentimentales des hommes.

Trop froide, trop scientifique, la doctrine de Pytaghore, également curieusement teintée d’influences religieuses orientales, ne peut me servir pour gouverner efficacement mon existence.

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