Adapté en 1986 d’un roman best seller de Umberto Ecco, « Le nom de la rose » césarisé en 1987 est un classique du cinéma et sans conteste l’un des meilleurs films de Jean-Jacques
Annaud.
L’histoire narre dans le Moyen-âge du XIV ième siècle, une étrange enquête menée par un moine franciscain anglais Guillaume de Baskerville (Sean Connery) et son jeune assistant Adso de Melk
(Christian Slater alors juvénile) dans un monastère bénédictin isolé dans une zone montagneuse de l’Italie du Nord.
Depuis quelques temps en effet se déroulent des meurtres inquiétants venant troubler l’isolement et le travail intellectuel des moines chargés de traduire les œuvres du grec au latin.
Fidèle disciple de Saint François d’Assise qui prônait le dénuement et d’Aristote, Guillaume se fie à son esprit logique, à ses capacités d’observation et de déduction pour essayer de démêler la
raison profonde qui amène des traducteurs à mourir soit en se jetant du haut du monastère, soit en se noyant dans une bassine de sang.
Malgré quelques réticences par rapport aux avancées de leur enquête notamment du directeur de l’abbaye le vieil aveugle Jorge de Burgos (Feodor Chaliapin) et de son adjoint peu sympathique
Malachie de Hildesheim (Volker Prechtel) qui lui interdisent mystérieusement l’accès à la bibliothèque, Guillaume et Adso vont peu à peu comprendre que ceux qui meurent sont tous les traducteurs
à avoir été en contact avec un livre mystérieux dont les pages sont empoisonnées à l’arsenic.
Entre temps, le duo croise des personnages inquiétants comme le bossu fou Salvatore (Ron Pearlman) et son maitre Remigio de Voragine (Helmut Qualtinger) deux anciens membres d’une fraction
religieuse extrémiste.
Jeune et influençable, Adso connait même l’amour physique avec une jeune et belle paysanne brune (Valentina Vargas) lors d’une scène particulièrement torride.
Mais après la découverte d’un passage secret menant à la bibliothèques ou sont entreposés des livres interdits remettant en cause un enseignement strict de la religion, les avancées des deux
hommes se trouvent bloquées par l’annonce de Bernardo Gui (F Murray Abraham) représentant de la toute puissante Inquisition, chargé d’éradiquer le démon sensé s’acharner sur l’abbaye.
Viel ennemi de Baskerville, Gui l’oblige à se porter juré dans le procès de la paysanne, de Salvatore et Remigio tous trois accusés un peu facilement de sorcellerie.
Malgré son courage et son intelligence, Baskerville ne peut rien contre la puissance aveugle de l’Inquisition qui arrache des aveux sous la torture et condamne les trois pauvres victimes à être
brulées vives.
Baskerville et Adso tentent alors le va tout, brave les interdictions pour retrouver le fameux livre maudit, le poétique d’Aristote que de Burgos cherche à interdire en raison des idées jugées
subversives notamment sur le droit aux moines de rire.
Entre les trois hommes la lutte est âpre, aboutit au suicide du vieil homme et à un énorme incendie qui ravage l’abbaye, distrayant les bourreaux des trois condamnés.
Seule la jeune paysanne échappe par miracle à son sort, provoquant un intense tiraillement du jeune Adso, partagé entre son engagement spirituel et son amour terrestre bien réel.
Pourtant le jeune choisit la foi, délaissant les plaisirs de la chair, même si il avoue en épilogue à la fin de sa vie qu’il n’a cessé toute sa vie durant de rêver à la jeune femme.
En conclusion, j‘ai beau l‘avoir vu au moins cinq fois, « Le nom de la rose » reste pour moi une référence incontournable en raison de son ambiance moyenâgeuse particulièrement
captivante.
Sean Connery incarne le moine idéal : progressiste, humain, désintéressé et d’une intelligence aigue.
Son charisme rassure dans cet univers sombre, violent et effrayant ou la religion sert de paravent à tous les vices : homosexualité cachée, viols, meurtres et quête de pouvoir.
On frémit souvent devant la galerie de « freaks » dénichée par Annaud comme Pearlman plus bestial que jamais ou Chaliapin aussi spectral que l’empereur Sith de Star wars.
Malgré la longueur du film, on se laisse porter par l’ambiance de cette enquête à mi chemin entre le « Da Vinci Code » et « Notre Dame de Paris » évoluant dans des temps
obscurs ou la foi brandie comme une arme, pouvait tuer sur commande.
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