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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 10:40

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L’être humain n’étant fort heureusement pas réduit à son cerveau mais possédant également un amas de systèmes organiques s’interconnectant dans une enveloppe corporelle, cette chronique va s’intéresser à un domaine assez peu développé en ce ces colonnes : le sport et en particulier la course à pied que je pratique modérément mais régulièrement depuis mes 16 ans.

Sorti en 2007 « Courir, tout ce que vous devez savoir pour débuter » s’apparente au premier abord au parfait manuel pour se mettre ou se remettre à une activité physique réputée à la portée de tous lorsque le printemps refait parler de lui.

Divisé en cinq chapitres, cet ouvrage reprend la question à son origine en s’intéressant au besoin primaire qu’ont les hommes de courir.

Présenté sous la forme d’un argumentaire, sont motivés les principaux avantages de la course à pied : sport instinctif, sans contraintes horaires ni spatiales idéal pour perdre du poids, renforcer son tonus, mieux dormir, réduire le stress et encore plus surprenant améliorer certaines capacités mentales.

Sport privilégié des hommes d’affaires, des artistes ou des ingénieurs, la course à pied semble avoir des effets sur la créativité et la gestion de son temps.

A l’inverse, l’ouvrage s’attache à battre en brèche certaines contre vérités comme les dommages infligés aux genoux, ou la réputation de sport ennuyeux, solitaire pour jeunes gens minces.

Un peu plus technique voir scientifique, le calculs mathématiques du fameux tests des 2,4 kms de Cooper réalisé dans tous les collèges de France, permet de déterminer la VO2 max suivant le sexe, le poids et l’âge des individus.

Complété par un checkup médical nécessaire passé un certain âge (tests d’effort et analyse sanguine), le choix de l’équipement est le second paramètre essentiel avant de s’élancer sur les pistes ou chemins.

Les chaussures bien entendu relèvent de la plus grande attention mais la sélection d’une tenue adaptée à l’environnement également : chaleur, froid, pluie, ces deux derniers étant de mon coté les plus délicats à surmonter.

Si il relève du bon sens pratique de se protéger du soleil par des casquettes, d’éviter les heures les plus chaudes (10h-16h) de s’hydrater abondamment et de revêtir coupe vent, gants, bonnets et couches goretex ou synthétiques pour les temps d’hiver, la question de l’alimentation s’avère tout de suite beaucoup plus complexe à mettre en pratique.

Ici riz brun, pates au sarrasin, pain complet, abominables muesli, asperges, haricots, choux, blettes, épinards prennent le pouvoir pour rentrer dans les saints sacrements du sportif.

Plus accessibles et agréables on retrouvera avec plaisir le melon, l’orange, la banane, le poulet, l’agneau, le saumon, le thon.


On appréciera les conseils prodigués pour un échauffement et un retour au calme indispensables pour améliorer la récupération et réduire le risque de blessure, la fin d’une séance s’accompagnant également des traditionnels étirements illustrés ici sur quelques photos.

Le chapitre trois est consacré aux entrainements, qui peuvent être de 20 à 30 minutes lorsqu’on reprend une activité ou tout simplement lorsqu’on manque de temps.

Le choix du parcours idéal (route de campagne sans voiture mais assez fréquentée) fait l’objet de plusieurs variantes du moment que le coureur est en sécurité.

L’alternance des séance de courses et de marche est ici recommandée, l’important étant de maintenir une activité régulière (3 ou 4 courtes séances par semaine) en n’augmentant pas le kilométrage de plus de 10% à chaque sortie.

Lorsque les résultats se font sentir sur la capacité à l’effort, un travail de vitesse peut alors entrer en action pour améliorer les performances à grand renfort de séries de lignes droites, aller-retour ou 400m pour un volume maximum de 5% de l’entrainement global.

Allié à une politique de récupération souvent négligée par les fondus du surentrainement, le travail spécifique de vitesse permet d’améliorer progressivement les performances sans se blesser.

Le chapitre suivant insiste sur l’intérêt de courir à plusieurs : en couple, avec un chien en club ou entre amis, ce qui augmente la motivation et la sécurité.

Tenir un carnet de course, se fixer des objectifs comme perdre du poids ou participer à une compétition sont également de bons moteurs.

Un passage appréciable sur l’entrainement croisé avec un second voir un troisième sport permet rééquilibrer le musculature forcément atteinte par une pratique trop exclusive de la course à pied et dans ce domaine, le duo classique natation/vélo si cher aux triathlètes arrive en pole position.

Enfin le livre termine en mettant en valeur les effets périphériques que peuvent avoir la course à pied sur l’hygiène de vie, en amenant à organiser son temps, son alimentation et son sommeil.

En conclusion, « Courir, tout ce que vous devez savoir pour débuter » est un livre intelligent et plaisant qui pourra venir habilement donner du courage aux personnes désireuses de reprendre une activité physique modérée à tout âge.

J’ai apprécié son approche combattant les idées reçues sur la course à pied, notamment toutes les excuses qu’on peut se donner pour ne pas courir comme le manque de temps, de forme ou d’espace.

Simple et universel en raison de son implantation dans nos gènes d’anciens primates courant pour s’enfuir ou chasser, l’acte inné de courir revêt une signification nouvelle dans nos mondes occidentaux ou le confort, la sédentarité, la junk food et l’usage massif d’excitants comme le café ou les boissons « énergisantes » font de nous des êtres moins forts, moins endurants physiquement et mentalement que nos ainés.

Si courir peut aujourd’hui s’apparenter à renouer le contact avec son corps et l’environnement, il n’en est pas moins souvent ennuyeux et pénible.

J’ai en effet toujours considéré la course à pied, que je pratique en solitaire ou en groupe, comme une activité de mise en forme ou de complément à un autre sport et non l’inverse.

Souvent soumise aux aléas d’une météo par essence capricieuse, la course est également difficile pour moi en hiver, ou le manque de luminosité et les conditions peu favorables pèsent dans le moral.

Je réprouve également une approche trop scientifique de la course à pied, avec le besoin de tout chiffrer : le kilométrage, le temps, la fréquence cardiaque et le poids.

Lorsque cet aspect de contrôle prend le pas sur l’alimentation et décrit quoi, quand et combien manger six fois par jour, cela commence à me contrarier.

Cet aspect travaillomaniaque du coureur d’endurance m’a toujours agacé, aussi reproche je au livre de ne pas proposer également des sports de compléments plus dynamiques et fun comme le tennis, le basket ou les arts martiaux pour rentre plus attractif l’exercice de la course à pied.

Malgré ces quelques reproches de principe, je recommande donc la lecture de ce livre pour toute personne désirant se lancer à son rythme dans cette pratique remise au gout du jour depuis quelques années …

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