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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 10:50

Faisons fi des incursions un tantinet branchouilles et aseptisées de la musique électro-rock de Garbage pour nous recentrer sur l’authenticité supposée d’un Robert Plant, qui depuis le début des années 80, poursuit avec bonheur une carrière solo dans le folk-rock ethnique à tendance world music.

Nous sommes cette fois en 1990 et le beau Robert à la crinière de lion sort son cinquième album solo au titre prometteur « Manic Nirvana ».

Son équipe est ici composée de Doug Boyle (guitares), Charlie Jones (basse), Chris Blackwell (batterie) et Phil Johnstone (claviers).

« Manic Nirvana » débute de manière très enthousiasmante avec « Hurting kind (I’ve got my eyes on you) » parfaite entrée en matière rapide et nerveuse avec des refrains étincelants.

Le leader propose ensuite avec « Big love » un titre plus lourd et pataud puis « SSSS & Q » un rock rythmé mais sonnant affreusement daté avec ses bruitages de claviers largement dépassés.

On trouve Plant plus à l’aise dans « I cried » superbe ballade acoustique éthérée ou sa maitresse voix produit une forte impression d’émotion à fleur de peau.

Très bonne impression également sur l’électrique et sensuel « She said » sur lequel le chanteur se contorsionne tel une couleuvre soumise au supplice avant de déchanter un peu sur un « Nirvana » à la structure trop chargée.

Le groupe retrouve le bon équilibre sur « Tie dye on the highway » qui offre une très grande coloration musicale sur laquelle s'élève majestueusement de grandes envolées vocales.

La suite est plus calme avec la ballade bluesy « Your ma said you cried in your Sleep last night » et le formidable « Anniversary » habitée par une atmosphère de rock progressif de haute qualité.

C’est dans le dépouillement, l’émotion et la subtilité que Plant touche le plus juste, tel le court l‘acoustique « Liars dance » qui introduit le final « Watching you » une nouvelle fois tout en ambiances et introduisant pour la première fois des influences orientales avec quelques phrases en arabe.

En conclusion, « Manic nirvana » porte bien un titre qu’on aurait pu trouver difficile à porter et propose à l’auditeur un tant soit peu réceptif un intense voyage auditif et sensoriel.

Très bien entouré, le chanteur gourou se montre très convaincant et déroule sur onze titres une musique de base foncièrement rock mais beaucoup plus riche dans son charme sensuel et hypnotique.

« Manic nirvana » ne vous bottera pas les fesses au réveil, ne vous motivera pas avant un entretien d’embauche ou de monter sur un ring, mais se révélera le partenaire idéal de soirées intimes ou à son ambiance sophistiquée et séduisante vous fera doucement planer.

Intelligent, subtil, riche et coloré, il demeure un régal à l’écoute pour les amateurs de rock classieux.

Manic Nirvana (Robert Plant)
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