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26 avril 2014 6 26 /04 /avril /2014 09:31

Il manquait en ces colonnes les premiers (et certains diront les meilleurs) albums des allemands de Rammstein.

Sorti en 1995 soit il y a presque vingt ans ce qui ne nous rajeunit pas, « Herzeleid » et sa jolie pochette boys-band assez peu ragoutante est le premier album d’un groupe de six lascars composé de Till Lindemann (chant), le duo Paul Landers/Richard Kruspe Bernstein aux guitares, Oliver Riedel (basse), Christoph Schneider (batterie) et Christian Lorentz aux claviers.

Dès le premier titre, l’auditeur a l’impression de se faire renverser par un tank venu tout droit de l’Est de l’Allemagne.

En effet « Wollt ihr das bett in flammen sehen » impose tout de suite un rythme lourd, des riffs plaqués d’une puissance inouïe, des samples répétés à l’infini pour rendre fou sur lequel se greffe le chant guttural, dominateur et allemand de Lindemann.

Lent, lourd, hypnotique et cyclique, « Wollt ihr das bett in flammen sehen » allume le premier brasier d’une longue série d’explosions.

Si « Der meister » apparait au premier abord moins cuirassé, il n’en recèle pas moins des riffs particulièrement pesants, un chant offensif et toujours ses bruitages additionnels.

Mais c’est dans la vitesse et la provocation que Rammstein se montre quasi irrésistible avec le cinglant « Weisses fleisch » dur, sale et inquiétant enchainé de « Asche zu asche » véritable bombe incendiaire aux refrains incandescents.

L’étonnement domine sur « Seeman » ersatz de ballade plus lourdaude que émouvante.

Nouvelle gifle cloutée sur « Du riechst so gut » dont la puissance vicieuse fut à l’époque fort bien servie par une vidéo montrant une attaque nocturne des musiciens en hommes loups.

Peu d’engouement en revanche sur la succession de longs et lents morceaux atmosphériques « Das alte leid », l‘inquiétant « Heirate mich » et surtout le pénible « Herzeleid » qui ne décollent réellement jamais et provoquent un ennui profond.

Enfin plus de dynamisme sur « Laichzeit » qui reprend les structures martiales, les gros riffs et les samples électro assénés avec force et l’hymne final « Rammstein » aussi étouffant qu’obsédant.

En conclusion, « Herzeleid » si on fait fi des controverses qu’il provoqua à sa sortie en raison des allégations infondées d’affiliation néo-nazi de la part d’un inconscient collectif encore traumatisé par ces vieilles histoires de Seconde guerre mondiale, fait plus figure de coup d’essai que de réel coup de maitre.

Le potentiel des allemands semble certain avec quelques titres coups de massue comme le spectaculaire « Wollt ihr das bett in flammen sehen » introductif et on a réellement l’impression qu’une nouvelle page du rock/metal industriel serait en passe de s’écrire avec si ce style surpuissant, cyclique dopé par un chant en allemand si original parvenait à continuer sur sa lancée.

Très imparfait et sans doute surestimé avec le temps, « Herzeleid » n’en demeure pas moins une curiosité par son originalité et son audace de brute technoïde germanique.

Il fut en tout cas suffisant pour taper dans l’œil du réalisateur David Lynch, qui habilla une bonne partie de la musique de son fascinant « Lost highway » en piochant dans son répertoire ce qui apporta une belle et inattendue notoriété à ce jeune groupe alors en devenir.

Plus pour longtemps.

Herzeleid (Rammstein)
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